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Diocèse
Un mois missionnaire extraordinaire en octobre 2019 !

Publié le 20 février 2019

Un mois missionnaire extraordinaire en octobre 2019 !

Voilà une initiative romaine inhabituelle dans sa forme ! Elle ne vient pas  du Pape mais du cardinal Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des Peuples. François s’est cependant empressé d’y répondre favorablement en invitant toute l’Église à célébrer un « mois missionnaire extraordinaire » en octobre 2019 (cf un extrait de sa lettre dans l’encadré ci-dessous).

De la « Semaine Missionnaire » au « Mois extraordinaire »

Depuis 1926, l’Église célèbre chaque année, en octobre, une « Semaine Missionnaire  Mondiale », souvent réduite pratiquement, il est vrai, à un « Dimanche des Missions » : une invitation à mieux connaître l’action missionnaire multiforme de l’Église notamment « ad gentes », c’est-à-dire auprès des peuples non encore évangélisés ;  c’est aussi une occasion de renouveler notre prière à toutes les intentions  de l’Église-missionnaire, notamment pour susciter des vocations nouvelles d’acteurs de la mission ; enfin, dans tous les pays où elle est présente, l’Église organise à cette occasion une collecte pour apporter un soutien aux églises diocésaines en pays de mission et notamment pour contribuer à la formation du clergé et de l’ensemble des acteurs pastoraux dans les jeunes Églises. C’est aux Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) que l’Église confie toute cette dynamique au service de la mission, y compris la gestion de la collecte et sa redistribution, sous la responsabilité de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples. Les OPM sont présentes aujourd’hui dans plus de 140 pays dans le monde pour assurer ce service.

Ce « Mois Missionnaire Extraordinaire » de 2019 se glisse, pourrait-on dire, dans cette institution bientôt centenaire de la « Semaine Missionnaire Mondiale », nous invitant à raviver notre attention à la mission de l’Église. Il y a en effet urgence à cela en raison de l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir pour annoncer le Christ Urbi et orbi et aussi d’objections s’opposant à la dynamique missionnaire de l’Église aujourd’hui. 

Urgence de la mission « ad gentes », par delà les objections

Parmi ces objections, citons le relativisme ambiant : si toutes les religions se valent, pourquoi donc annoncer le Christ aux peuples qui se situent dans d’autres traditions religieuses ?  Une certaine compréhension du respect de l’autre peut aussi détourner de l’annonce de l’Évangile : alors même que le vrai respect d’autrui devrait plutôt conduire à témoigner du trésor qui me fait vivre et qui m’anime, le Christ. La dynamique missionnaire « ad gentes » a encore pu pâtir de la grande perspective de la nouvelle évangélisation ouverte par Jean-Paul II : l’urgence missionnaire n’avait-elle pas basculé d’une première annonce de l’Évangile vers un renouvellement de la foi dans les pays déjà évangélisés. En fait, mission « ad gentes » et nouvelle évangélisation ne s’opposent pas, bien au contraire elles s’appellent et se fortifient l’une l’autre : la mission « renouvelle l’Église, renforce la foi et l’identité chrétienne » soulignait Jean-Paul II.

A cela s’ajoute une baisse sensible du produit de la collecte de la Semaine Missionnaire Mondiale et de l’ensemble des dons des fidèles pour les missions. Beaucoup sont plus portés aujourd’hui à venir en aide de façon ponctuelle à une situation de détresse qui touche d’emblée les cœurs, qu’à soutenir fidèlement dans la durée les missions et la formation des missionnaires. Les jeunes Églises en font cruellement les frais !

Il y avait donc lieu de réagir !  C’est ce que fait le Saint Père en proposant ce « Mois Missionnaire Extraordinaire » à l’occasion du centenaire de la lettre apostolique de Benoît XV « Maximum illud » du 30 novembre 1919.

Le centenaire  de « Maximum illud »

Commémorer la parution de cette lettre n’est pas seulement un prétexte pour parler de la mission de l’Église. La vigueur de la réflexion et des directives données par Benoit XV pour faire face à la situation troublée de l’après 1ère guerre mondiale pour les missions est, mutatis mutandis, une source d’inspiration et un encouragement pour les fidèles, aujourd’hui encore.

Après le séisme de la guerre, la mission manquait cruellement de bras, Benoit XV appelle tous les baptisés à s’y engager ; il insiste sur l’engagement des femmes et des religieuses. Il souligne la nécessité  d’organiser  la formation du clergé indigène qui doit pouvoir exercer des responsabilités pastorales et ne pas rester l’auxiliaire de missionnaires venus d’ailleurs. Il bannit les relents de colonialisme qui faisait parfois passer l’intérêt de la patrie terrestre avant le Royaume. La guerre a désorganisé les réseaux du soutien qui était apporté aux missions ; Benoit XV fait appel à la générosité de l’ensemble des fidèles pour répondre à cette situation, par la prière et le partage. Le Pape ne saurait se résoudre à « oublier »  plus d’un milliard de païens pour le salut desquels le Christ a donné sa vie. Le défi était énorme mais il invite à le relever avec confiance et décision.

Pour que vive l’Eglise partout dans le monde !

Les temps ont changé mais l’urgence missionnaire n’est pas moindre. Les difficultés restent peu ou prou les mêmes, diminution des vocations, insuffisance des moyens financiers, fragilisation de nombreuses Églises jeunes du fait des troubles politiques, des guerres ou des persécutions, positionnements parfois ambigus vis-à-vis des pouvoirs politiques… Comme nous y invite le pape François et encouragés par l’exemple que nous laisse Benoit XV, laissons-nous entrainer dans cette  « conversion missionnaire »  pour que vive l’Église partout dans le monde.

Monseigneur Patrick Le Gal


La foi s’affermit quand on la donne !

Ce qui tenait à cœur à Benoît XV il y a presque cent ans, et que le Document conciliaire nous rappelle depuis plus de cinquante ans reste pleinement actuel. Aujourd’hui comme alors « l’Église, envoyée par le Christ pour manifester et communiquer la charité de Dieu à tous les hommes et à toutes les nations, a conscience qu’elle a à faire une œuvre missionnaire énorme ». À ce propos, saint Jean-Paul II a observé que « la mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Église, est encore bien loin de son achèvement » et qu’« un regard d’ensemble porté sur l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service ». C’est pourquoi… il a exhorté l’Église à « renouveler son engagement missionnaire », avec la conviction que la mission « renouvelle l’Eglise, renforce la foi et l’identité chrétienne, donne un regain d’enthousiasme et des motivations nouvelles. La foi s’affermit quand on la donne !

Ayant accueilli la proposition de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, je décrète un Mois missionnaire extraordinaire en octobre 2019, afin de susciter une plus grande prise de conscience de la missio ad gentes et de reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale.

Extrait de la Lettre du Pape François au cardinal Filoni, du Vatican, le 22 octobre 2017.


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