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Envoyée par l’Eglise là où ça fait mal

Publié le 28 octobre 2016

Envoyée par l’Eglise là où ça fait mal

Natalie Giaconia

Natalie Giaconia est responsable de la formation des équipes funérailles au sein du service diocésain d’initiation chrétienne. A l’occasion de la Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts, elle nous parle de la mission de compassion de l’Eglise auprès des familles endeuillées.

Sa formation initiale de volcanologue explique peut-être son tempérament passionné – et parfois explosif ! – c’est elle qui le rajoute. A 51 ans, Nathalie Giaconia, mère et déjà grand-mère, est fortement investie dans les services diocésains. Elle entame ainsi sa septième année au service de la pastorale sacramentelle pour la commission funérailles et s’investit activement aussi dans le catéchuménat des adultes. La mort et le deuil n’attirent pas spontanément. Comment en est-elle venue à s’occuper de funérailles ?

Nathalie a grandi dans une famille chrétienne où la cohérence entre acte et foi était sans cesse rappelée par ses parents. A 22 ans, et durant les années où elle se consacre à son foyer, elle s’engage dans sa paroisse du Point du jour et dans l’école de ses enfants : catéchèse, chorale, éveil à la foi, pèlerinage… jusqu’à ce que son curé d’alors, le père Thierry Brac de La Perrière, lui propose de se former. Ce n’est que trois ans plus tard qu’elle entend vraiment cet appel et entre à l’Institut pastoral d’études religieuses, reconnaissante à l’Eglise qui lui offre cette possibilité et l’appelle en mission. Elle devient alors animatrice en pastorale à l’institution Saint-Joseph et à l’école Saint-Claude de Tassin ainsi qu’en paroisse. Nathalie poursuivra sa formation en obtenant une licence de sciences de l’éducation.

Un lieu de miséricorde où l’on se laisse émouvoir par la souffrance

Au bout de six ans, le père Antoni lui propose d’intégrer la pastorale sacramentelle pour la commission funérailles : « J’étais interloquée, me sentant bien trop jeune, joyeuse et vivante pour ça ! » raconte-telle. Mais elle se sent conduite, réalisant que depuis longtemps, famille et amis lui demandent d’animer les funérailles de leurs proches. Elle accepte avec joie. Aujourd’hui, l’essentiel de sa mission est la formation des équipes funérailles paroissiales : accueillir des familles, conduire une célébration, commenter la parole de Dieu. Parfois ces formations amènent l’équipe à se déplacer dans les paroisses ou dans d’autres diocèses. Nathalie est également l’auteur d’un livret à remettre aux familles et de fiches pédagogiques pour Bayard Presse.

Pour elle, la pastorale des funérailles est un lieu de miséricorde où l’on se laisse émouvoir par la souffrance. «  L’Eglise est attendue là où cela fait mal », assure-telle. La rencontre des familles en deuil permet des moments d’intimité et de grande vérité où chacun est confronté à l’essentiel : la vie, la mort, l’amour, la foi. Aimer, cela veut souvent dire d’abord « être là ». Etre envoyés en mission pour des personnes qui demandent un rite pour leur défunt suppose d’aimer passionnément le Christ, les hommes et l’Eglise. Il n’est pas rare d’entendre : « Vous savez, moi… je n’ai pas la foi  ». Nathalie répond alors : « Ce n’est pas grave. Nous l’aurons pour vous. Appuyez-vous sur la foi de l’Eglise. » Pour elle, la pastorale des funérailles est bien un lieu d’annonce et d’évangélisation dans un monde qui ignore Dieu. Les croyants sont donc attendus comme témoins de l’Espérance qui les habite. Ils ont à annoncer le Christ mort et ressuscité.

L’écoute, la parole, la compassion, la douceur nécessaire face à la souffrance, Nathalie les résume ainsi : « C’est du trop plein du cœur que la bouche parle ». (Mt 12,34).

Par Nennecy du Chaffaut

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