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Famille, culture, santé et société
“La catéchèse passe aussi par l’accueil et l’exemplarité”

Publié le 10 octobre 2017

“La catéchèse passe aussi par l’accueil et l’exemplarité”

Voilà 11 ans déjà que le cardinal Barbarin a nommé Gilles de Bailliencourt directeur de l’enseignement catholique du diocèse de Lyon. Cet homme expérimenté a débuté sa carrière en enseignant la philosophie, puis en dirigeant un établissement scolaire. Face à l’afflux de nouveaux élèves et aux fortes attentes des familles, il travaille à l’édification de tous au sein des établissements de notre territoire, depuis les enfants jusqu’aux membres de la direction.

L’enseignement catholique est-il ouvert à tous ?

Gilles de Bailliencourt : Bien sûr ! C’est d’abord notre mission d’accueillir tous ceux qui entendent s’inscrire dans notre projet éducatif. C’est ensuite une obligation dans le cadre de notre « association par contrat au service public’.

Il y est souvent dénoncé la sur-représentation d’enfants de milieux favorisés…

G. de B. : Cela tient principalement à un facteur historique : nos établissements sont essentiellement implantés dans les centres anciennement urbanisés. Ainsi, nous avons moins d’élèves boursiers en presqu’île de Lyon que dans d’autres secteurs, et en moyenne moins que dans l’enseignement public.

Quelles initiatives la direction de l’enseignement catholique a-t-elle prise pour servir les plus fragiles ?

G. de B. : Nous travaillons ardemment à l’ouverture de nouveaux établissements. Par exemple, un nouveau collège ouvre à la rentrée à Saint-Priest. Mais l’inspection académique nous impose une ouverture hors-contrat. Cela implique des engagements financiers supplémentaires, auxquels nous consentons par que nous les croyons justes, contradictoires avec le reproche d’une moindre mixité sociale…

Mais l’enjeu est bien d’offrir aux jeunes une présence en banlieue, en droite ligne des intuitions de saint Jean Bosco et saint Jean-Baptiste de La Salle.

D’autres projets à signaler ?

G. de B. : Plutôt un projet sorti de terre, avec le nouveau collège de Saint-Jean d’Ardières, non loin de Villefranche-sur-Saône. Ces deux ouvertures sont une joie pour notre diocèse, la dernière ouverture d’un collège remonte à 1985, à Chaponnay.

Si les ouvertures se multiplient, c’est que l’enseignement catholique est promis à un bel avenir…

G. de B. : Tout à fait ! C’est un paradoxe dans notre société : les églises se vident et la demande dans nos écoles est de plus en plus forte ! 1 000 élèves de plus chaque année frappent aux portes de nos établissements.

Comment expliqueriez-vous cette tendance ?

G. de B. : Nombres de familles que nous accueillons se disent non-chrétiennes, mais assurent faire confiance à l’Église pour l’éducation de leurs enfants. Cette ambivalence fait de notre pays l’un des plus laïcs, mais aussi l’un de ceux où l’enseignement catholique se porte le mieux. Les équipes de direction prennent du temps pour accueillir chaque enfant d’une manière toute particulière. Cela, les familles le sentent bien. On est loin de la logique administrative d’affectation d’un élève dans un collège public. Combien de parents m’ont dit leur étonnement face à des directeurs qui leur demandaient de dire ce qu’ils voyaient de positif en leur enfant.

Selon vous, que doit transmettre l’enseignement catholique à nos enfants ?

G. de B. : Tout est lié ! Il doit transmettre des savoirs, un patrimoine culturel commun, une ouverture à l’universel. Il est aussi le lieu de l’annonce de l’Évangile, le lieu où les jeunes vont être construits en se fondant sur un sens chrétien de l’Homme. Notre projet est de former des citoyens français et…des citoyens des cieux.

Et les équipes au sein des établissements, comment les inscrivez-vous dans cette démarche ?

G. de B. : En leur proposant des espaces de rencontre et de réflexion, aussi réguliers que nourrissants ! L’habitude est prise désormais pour les directeurs des collèges et lycées de se rendre chaque année à l’abbaye bénédictine de Pradines, et pour les directeurs des écoles primaires, de se rendre à l’Hermitage, chez les Maristes de Saint-Chamond. Ces journées de tutelle diocésaine offrent des temps d’intériorité et de ressourcement pour les chefs d’établissements.

Quels sont les projets pour la rentrée ?

G. de B. : Une messe de rentrée, célébrée par le cardinal Barbarin, qui remettra, dans le choeur de la cathédrale, leur lettre de mission aux nouveaux chefs d’établissements. Cette mission reçue suppose un déplacement intérieur des directeurs, quant à leurs responsabilités en établissement. Enfin, du 11 au 13 octobre prochains à Nîmes, une session est organisée sur les défis auxquels les chefs d’établissements sont confrontés. C’est en prenant soin des équipes que nous nous assurons également d’une meilleure prise en charge des enfants.