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Les évêques
Jésus prend soin de nous, avec douceur et patience

Publié le 06 mai 2017

Jésus prend soin de nous, avec douceur et patience

Homélie de Mgr Emmanuel Gobilliard pour le 4ème dimanche de Pâques.

Avez-vous remarqué la patience de Jésus ? Il emploie une première parabole pour faire comprendre en douceur, aux pharisiens, qu’il est un bon berger, qu’il peut passer tranquillement par la porte parce qu’il a établi avec ses brebis une relation de confiance et qu’à cause de cette relation de confiance, les brebis sont heureuses de le rencontrer et de le suivre. Il leur reproche donc implicitement d’être comme des voleurs, de vouloir profiter des brebis sans prendre le temps de les connaître. Les pharisiens n’ont pas compris qu’ils étaient visés, alors Jésus est plus clair, plus explicite. Nous savons pourquoi Jésus agit ainsi ! C’est pour qu’ils se transforment et goûtent la joie d’être pasteurs. Ils les corrigent pour leur bien, pour qu’ils apprennent à être père, à prendre soin, à établir une relation de confiance. C’est leur bien qu’ils découvrent la joie qu’il y a à se donner plutôt qu’à prendre ! C’est leur bien que leur cœur se dilate. Nous sommes souvent dans cette situation. Nous sommes trop mesquins ou trop égoïstes. Nous voulons profiter au lieu de faire le bien et nous en sommes tristes. Certes nous n’entendons pas directement la voix de Jésus pour nous éduquer. Ce sont souvent les circonstances qui nous apprennent à nous corriger, ou les autres qui nous indiquent que nous devons changer. Nous avons tous été confrontés à ce genre de situation où une vérité sur nous-mêmes nous est révélée ; une vérité que nous avons du mal à entendre. Si nous ne comprenons pas ce que nos frères nous indiquent, la réalité, beaucoup plus explicitement, nous apprend, douloureusement, la profondeur de nos limites ou de notre péché. Cultivons donc l’humilité pour ne pas attendre d’être confrontés à l’échec pour changer, et sachons entendre les remarques constructives de ceux qui nous entourent. Nous sommes souvent vexés parce que nous prenons ces remarques pour des jugements. Même si elles ne sont pas toujours aussi bienveillantes que les remarques de Jésus, nous devons apprendre à les accueillir avec humilité. Nous gagnerions tellement de temps et nous éviterions tellement d’échecs. La parabole de Jésus est, certes, pour le bien des pharisiens mais elle est aussi pour le bien des brebis. Si nous nous perfectionnons, si nous acceptons de progresser, tout le monde sera gagnant.

L’autre réflexion que m’inspire cet Evangile et qui est toujours en lien avec la douce patience de notre Seigneur, est qu’on n’obtient rien sans prendre son temps, sans entretenir avec ceux que nous voulons aider, une relation dans la durée. A l’heure où tout doit se faire immédiatement, où tout va trop vite, où les communications se font en 140 caractères ou en un partage facebook, le Seigneur ne nous parle pas par texto, il veut établir avec nous une relation d’amitié, il veut construire un lien, patiemment, et pour cela il est prêt à tout donner, et se donner lui-même, jusqu’à la mort. Il nous aime jusque-là ! La vitesse des relations n’est pas facteur de charité. On a trop vite fait de caricaturer, de stigmatiser, de réduire les personnes à la première erreur qu’ils ont commise. Soyons patients comme Jésus, soyons doux et miséricordieux, comme un bon berger, qui prend soin, qui guérit et qui pardonne, et qui parle et qui rassure. Comme notre Dieu est bon, comme son visage, en la personne de Jésus est doux et humble ! Combien nous gagnerions à lui ressembler ! Sur les réseaux sociaux, je lis, de la part de ceux qui se déclarent chrétiens, des jugements qui ne sont pas dignes du Seigneur que nous voulons servir. Nous avons le droit de ne pas être d’accord avec des idées politiques mais nous n’avons pas le droit de manquer de charité. Nous ne pouvons pas à la fois réclamer de la rigueur et de la droiture et en manquer cruellement lorsque nous jugeons hâtivement les autres. Comme toujours l’exemple à suivre, après Jésus qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, c’est Marie. Tout dans son attitude et ses paroles est empreint de douceur, de la douceur de Jésus, de la patience de Jésus, de l’obéissance de Jésus aussi. Elle est tellement obéissante qu’elle obéit même aux pasteurs que Jésus a choisis pour prolonger son action bienfaisante. L’exemple de Lourdes où les diocésains de Lyon sont invités à se rendre très prochainement est, à ce sujet, extraordinaire ! C’est monseigneur Perrier, ancien évêque de Lourdes qui a découvert, grâce à sa secrétaire un fait étonnant qui prouve s’il en était besoin, l’humilité de Marie ! Cette découverte m’a été rapportée par monseigneur Dominique You, Evêque en Amazonie, à l’occasion de la retraite sacerdotale qu’il a prêchée à Ars il y a trois ans. Voici ce qui a été découvert dans les archives de l’évêché au moment du 150ème anniversaire des apparitions. En Septembre 1857, Mgr Laurence, alors évêque de Tarbes propose une année mariale dans son diocèse. Le programme de cette année est le suivant : la conversion, la prière, l’attention aux malades. Il organise dans chaque paroisse une mission paroissiale au début du carême, c’est-à-dire en février 1858. La mission consiste à échanger les curés de 2 paroisses de manière à ce que les fidèles reçoivent cette prédication de quelqu’un d’autre que leur curé habituel, pour donner plus d’efficacité à cette prédication. Mais les paroisses étant en nombre impair dans le diocèse, la paroisse de Lourdes ne pourra vivre cet échange. Le curé Peyramale sera seul à prêcher sa mission. Pas si seul, comme vous le savez ! La Vierge Marie obéit en tous points à l’évêque : elle respecte la date et elle respecte les thèmes proposés pour cette prédication. Ce fait est extraordinaire. Il prouve que la Vierge Marie est obéissante à son Fils qui s’exprime par la voix de l’Eglise, son épouse. Comment pourrait-il en être autrement quand Jésus lui-même obéit d’une certaine manière à tout prêtre, même le plus grand pécheur, lorsque qu’il agit en son nom dans les sacrements. Ce fait provoque en moi une très grande action de grâce et un émerveillement devant l’humilité de Marie, sa douce obéissance et son efficacité missionnaire qui choisit de passer par l’Eglise. Ceux qui, à l’occasion de certaines soi-disant apparitions veulent opposer la parole mariale et le discernement de l’évêque prouvent, par le fait même qu’ils n’agissent pas au nom du Seigneur.

Soyons pauvres et humbles et entretenons avec Jésus une relation régulière et fidèle, écoutons souvent sa voix qui nous parle dans le secret ou dans le visage du pauvre, laissons-le s’occuper de nous, nous soigner comme le bon berger qui prend soin de ses brebis. Lui-même a été brebis, la brebis que l’on a mené à l’abattoir pour nous délivrer de la mort. Faisons lui confiance !

Aujourd’hui c’est la journée mondiale de prière pour les vocations. Invitons par tous les moyens, nos jeunes à entretenir avec Jésus une relation d’amitié régulière et approfondie. A force d’entendre sa voix quand il leur parle dans la prière, ils sauront le reconnaître lorsqu’il sera à la porte et qu’il les appellera. Alors ils lui ouvriront et Jésus prendra soin d’eux pour plus tard prendre soin de son troupeau, par eux ! Amen

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