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En vue de l’année saint Irénée 2019-2020

Publié le 28 mai 2019

En vue de l’année saint Irénée 2019-2020

Quelques points majeurs

Saint Irénée, né vers 130 en Asie Mineure, est mort, dit-on, en 202, à l’époque de l’empereur Septime Sévère. Il est célébré dans la liturgie comme martyr, bien que nous ne sachions rien de sa mort et que nous ayons perdu sa trace à partir des années 197-198.

Voici quelques orientations pouvant servir à inspirer les initiatives qui seront prises au cours de cette année jubilaire. On peut les regarder comme des points majeurs de sa vie, de son enseignement et de son témoignage.

1. La Parole de Dieu

Irénée est habité par les Ecritures. La Bible tout entière est continûment présente à son esprit. Il la cite constamment pour expliquer et même « démontrer » la foi, et d’abord pour réfuter les arguments des gnostiques. Dans les difficultés que rencontre l’Eglise, les attaques dont elle fait l’objet, il remonte à la pureté de la source en donnant une ‘lecture ecclésiale’ des Ecritures. Il se sert de l’Ancien et du Nouveau Testament, de chacun des Evangiles ou des écrits de saint Paul. Il présente d’abord « les paroles du Seigneur », c’est-à-dire « l’enseignement même du Christ », qu’il s’agisse de paraboles ou de déclarations directes, avant d’annoncer « l’explication des Epîtres du bienheureux Apôtre ».

L’attention d’Irénée, sans négliger les textes du Pentateuque et des Prophètes qu’il connaissait bien, se porte principalement sur « le Seigneur et les Apôtres », c’est-à-dire sur les Evangiles qui seront bientôt reconnus comme canoniques et sur les écrits apostoliques qui faisaient déjà l’objet de lectures liturgiques dans les communautés.

2. Le travail de l’intelligence

Dans l’oeuvre d’Irénée, un bel hommage est rendu à l’intelligence, à la raison humaine. La foi, certes toujours dépassée par le mystère, doit être sans cesse active, au travail. C’est le compliment qu’adresse saint Paul aux Thessaloniciens au début de sa première épitre : « Nous rendons grâce à Dieu à tout moment pour vous tous, en faisant mémoire de vous sans cesse dans nos prières. Nous nous souvenons du travail de votre foi, de la peine de votre charité, de la constance de votre espérance qui sont dus à notre Seigneur Jésus Christ » (1, 1-4).

Irénée écoute les arguments des gnostiques et il en fait l’analyse rationnelle méthodique, avant de les réfuter point par point. A cet égard, il est un modèle pour toutes les générations et certainement aussi pour la nôtre, car sans cesse réapparaissent des présentations ou explications de la foi dérivant vers le gnosticisme. Gnose est un mot grec qui signifie connaissance. Il est clairement positif, mais, régulièrement, certaines intelligences inventent des théories qu’elles présentent comme supérieures, capables d’expliquer la foi des simples croyants en la dépassant. Irénée clame que c’est un mensonge de la raison et le démontre par les Ecritures. On connaît le titre complet de l’Adversus Hæreses : « Contre les Hérésies. Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur. »

3. Un témoin, un martyr ?

On ne sait pas comment s’est terminée sa vie, mais Irénée est considéré comme martyr et sa fête est fixée au 28 juin. Il était membre de la communauté chrétienne de Lyon. En 177, lors de la persécution de Marc-Aurèle, il était absent de la ville, en mission auprès du pape Eleuthère. Son témoignage, il le donne par son service pastoral, en devenant le deuxième évêque de Lyon, après la mort de saint Pothin. Il le donne aussi par son enseignement dans l’Adversus Haereses. Il ne s’est pas contenté de réfuter la gnose (ce qui occupe les deux premiers livres), mais dans les livres 3, 4 et 5, il expose la vérité des Ecritures, le mystère de Dieu, le mystère du Christ, la résurrection de la chair, l’identité de Dieu, Père et créateur.

Le petit livre, Démonstration de la prédication apostolique, retrouvé dans une version arménienne en 1904 donne, sous une autre forme, un concentré du même enseignement. On découvre dans son oeuvre un amour inébranlable pour l’Eglise qui a reçu la foi des Apôtres. Son message est « véridique et solide ». « Partout l’Eglise prêche la vérité : elle est le candélabre à sept lampes qui porte la lumière du Christ. »

4. Artisan de paix et d’unité

Irénée est aussi un artisan de paix ; c’est le sens de son nom (eïrènè en grec signifie paix). Dans les conflits qui secouaient l’Eglise de son temps, il a cherché les chemins de la réconciliation. On le voit en particulier au moment de la querelle des « quartodécimans », à propos de la date de la fête de Pâques.

Des Eglises d’Asie voulaient qu’on maintienne la fête de Pâques le 14 du mois de Nisan, comme la Bible le demande, mais le pape Victor tenait à ce que cette fête soit toujours célébrée un dimanche. Irénée intervint auprès de lui (vers 189 ?). Il lui donnait raison, mais l’encourageait à ne pas les exclure de l’Eglise et à chercher un chemin de réconciliation. Son intervention pacificatrice auprès du Pape a certainement évité un premier schisme entre l’Orient et l’Occident.

C’est le signe qu’Irénée, tout en étant actif à Lyon et écouté à Rome et au delà, a continué de rester en lien avec le bassin méditerranéen en se sentant toujours de « Smyrne », ou plus largement « d’Asie ». L’autorité acquise par Irénée est soulignée par Eusèbe de Césarée : « Irénée portait bien son nom et se comportait en artisan de paix. »


PS. L’an dernier au 8 décembre, une prière de consécration à Marie a été faite à l’issue de la Messe des jeunes à Fourvière. Elle était adressée à « Notre-Dame qui défait les noeuds », une invocation qui nous vient d’Allemagne (Knödellösering). En fait, la source de ce regard sur Marie provient peut-être d’un passage de l’Adversus Haereses (III, 22, 4) où, pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, Marie est présentée comme la Nouvelle Eve qui vient défaire les noeuds du péché originel.

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