Repères pour les confesseurs, charte d’accompagnement : les évêques poursuivent la lutte contre les violences sexuelles dans l’Eglise
A la suite des propositions qu’ils avaient reçues des groupes de travail à l’issu du rapport de la CIASE lors de l’Assemblée Plénière de Lourdes en mars 2023, les évêques ont voté 3 textes concernant la lutte contre les violences sexuelles dans l’Eglise.
Repères pour les confesseurs
Le cadre spirituel
- L’attention doit être portée autant sur la demande de pardon que sur la bonté et la miséricorde de Dieu.
- Le sacrement de réconciliation est le lieu de la relation personnelle entre le pénitent et Dieu, le confesseur reste “extérieur” à cette relation.
- Le secret de la confession est indispensable au sacrement de réconciliation. Si une personne confie être victime de délit ou crime sexuel lors de la confession, le confesseur l’incitera fortement à en parler et saura lui proposer les ressources utiles (numéros d’aide, cellules d’écoute, etc.).
- L’absolution est donnée sans condition. Le pénitent est appelé à répondre de ses actes et de leurs conséquences. Un acte de réparation auprès des victimes peut être nécessaire (par exemple : se dénoncer aux autorités compétentes), ce que le confesseur rappellera.
Le cadre matériel
- Le lieu : idéalement un lieu de culte, visible de tous. Le sacrement n’est pas célébré dans un lieu privé ou d’intimité du prêtre.
- Le temps et les horaires : habituellement pendant la journée (sauf circonstances particulières telles que pèlerinage, veillée, etc.). La durée ne doit pas se prolonger car ce n’est pas le lieu de l’accompagnement. Les contextes fortement chargés émotionnellement sont à éviter.
L’attitude du confesseur
- Une qualité d’écoute chaste : le pénitent se rend vulnérable dans le contexte du sacrement de réconciliation. Le confesseur s’en tient à une relation sans familiarité, sans curiosité malsaine ou intrusion dans la conscience morale du pénitent. Il accepte de ne pas tout savoir. Au moment de l’absolution, il étend les mains vers le pénitent, sans le toucher.
- Un dialogue pastoral sobre et adapté à la personne : le sacrement de réconciliation n’est pas le lieu d’un accompagnement psychothérapeutique. Si nécessaire, le confesseur peut rediriger le pénitent vers les personnes compétentes.
- Accompagnement et sacrement de réconciliation : il est important de distinguer les deux démarches. Si le confesseur est aussi l’accompagnateur, un changement de lieu ou un déplacement peut aider à faire cette distinction. Le confesseur porte l’étole au moment de la confession pour concrétiser cette distinction.
Les évêques français proposent également des orientations pour la formation des confesseurs afin de vérifier que les prêtres sont aptes à ce ministère.
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Charte pour l’accompagnement spirituel
Dans un second texte, la Conférence des évêques de France a publié une Charte pour l’accompagnement spirituel, qui définit les lignes directrices pour les accompagnateurs spirituels dans les diocèses. Ce document, qui pourra être adapté en fonction des spécificités locales, vise à encadrer et à sécuriser les pratiques d’accompagnement, afin de prévenir toute forme d’abus spirituel ou moral. Pour être pertinente, la charte doit être connue et validée par l’accompagnateur et par la personne accompagnée avant le début de l’accompagnement spirituel.
Les évêques insistent sur le fait que l’accompagnement spirituel doit être un lieu de confiance, de discernement, et non un lieu de manipulation. Ils appellent à une vigilance particulière face aux abus possibles dans les relations d’accompagnement et insistent sur le respect absolu des limites entre l’accompagnement spirituel et le soutien psychologique, qu’il convient de confier à des professionnels qualifiés.
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Engagement à une formation renforcée des ministres
Enfin, un troisième et dernier texte voté par les évêques concerne l’accompagnement des prêtres dans leur ministère. Il met en avant plusieurs besoins fondamentaux pour l’accompagnement des prêtres ainsi que des pistes concrètes pour leur mise en place. Il est souligné que cette feuille de route ne peut en aucun cas remplacer la vigilance fraternelle que chacun doit exercer.
- Vie fraternelle : Organiser des rencontres régulières et des lieux de repas ouverts pour les prêtres, afin de renforcer la fraternité et de combattre l’isolement.
- Vie spirituelle : Encourager les prêtres à avoir un accompagnateur spirituel, à participer à des retraites annuelles, et à favoriser la lecture de la Parole de Dieu.
- Nomination : Assurer que les nominations soient adaptées aux talents et à l’histoire personnelle de chaque prêtre, en respectant des durées de mandats appropriées.
- Relecture/Évaluation : Mettre en place des entretiens annuels et des sessions de relecture pour évaluer la mission des prêtres et les aider à progresser.
- Formation continue : Offrir des formations régulières pour les jeunes prêtres et des approfondissements théologiques et pastoraux tout au long de leur ministère.
- Soutiens pratiques : Fournir des moyens concrets pour accompagner les prêtres dans leurs fragilités, avec des référents proches, des services de médiation, et des soutiens psychologiques.
- Accueil de prêtres d’autres diocèses : Proposer une meilleure intégration des prêtres étrangers ou en mission, en particulier les prêtres Fidei Donum, avec des formations adaptées à la culture locale.
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