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Les évêques
La solennité de Marie, Mère de Dieu

Publié le 01 janvier 2020

La solennité de Marie, Mère de Dieu

Il faut nous arrêter sur ce terme, Marie, Mère de Dieu et surtout sur le contexte dans lequel nous célébrons cette solennité.

Cette solennité est célébrée par l’Eglise non pas après le 15 aout mais après la nativité.

Quand on pense à Marie, Mère de Dieu on pense à un évènement glorieux naturellement. Dieu ! Ce nom résonne dans sa puissance et pourtant cette célébration à une dimension cachée parce qu’elle est dans l’octave de la Nativité. Nous célébrons aujourd’hui une messe de la Nativité pour célébrer la solennité de Marie, Mère de Dieu, solennité cachée.

Il est important d’appeler Marie, Mère de Dieu telle que le concile d’Ephèse l’a définie, en particulier en ces jours de la Nativité où cette divinité est cachée et faite de pauvreté et de beauté simple. Cette maternité divine est une réalité que nous ne pouvons affirmer que dans la foi, parce que seulement dans la foi nous pouvons voir en Jésus enfant, le Fils de Dieu.

C’est impossible pour notre raison, c’est impossible parce que le fils de Dieu qui nous est présenté à la crèche est un enfant, un nourrisson qui ne fait que recevoir, il n’a rien à donner, rien ! Comment Dieu, qui est tout puissant, n’aurait-il rien à donner ? Voilà la question.

Cet enfant ne peut rien nous donner sinon lui-même, sa présence. Il ne peut rien nous donner de matériel, il ne peut même pas nous donner sa parole, même pas son attention parce qu’il est aussi attentif qu’un bébé : son attention va et vient, il dort et il s’éveille et finalement le fils de Dieu qui nous est donné à contempler est aussi un fils de Dieu dormant. Est-ce que nous prenons bien conscience de ce que cela signifie ? Un fils de Dieu dormant, un fils de Dieu allaitant, qui vient nous rejoindre donc d’autant plus que nous sommes faibles, pauvres et même souffrant, c’est un abaissement du fils de Dieu qu’on appelle en grec la kénose, un abaissement du Fils de Dieu qui est nécessaire pour nous toucher, pour toucher notre cœur, pour l’abaisser lui aussi, pour l’inviter à recevoir. Je ne peux recevoir du Fils de Dieu présent dans la personne d’un bébé que sa pauvreté, son humilité et même sa vulnérabilité. On pourrait parler aussi de sa faiblesse. Donc, il rejoint davantage les plus pauvres, les plus vulnérables, les plus souffrants et les plus faibles ! Par ce mystère d’humilité, Dieu se fait universel parce que l’universalité, elle est plutôt du coté de la faiblesse que de la force. Certains sont forts, tous sont vulnérables et justement, pour avoir accès au mystère de Dieu il faut que je touche cette vulnérabilité, cette humanité, je ne peux pas avoir accès à Dieu en dehors du Christ, en dehors donc de son humanité, c’est un chemin pour rejoindre sa divinité. Ainsi mon humanité, avec ses faiblesses et ses pauvretés, sera pour moi un chemin pour rejoindre la vie divine, la filiation divine. Il ne faut pas avoir peur de cette vulnérabilité, c’est le point de départ de la sainteté qui est d’abord de recevoir avant de donner car je ne peux donner que ce que j’ai reçu. A la nativité Dieu nous apprend à recevoir.

Le Fils de Dieu va jusqu’à nous apprendre à recevoir en étant muet. Comment je peux contempler le Fils de Dieu présent dans cet enfant ? Je peux le contempler par l’Eglise et ici l’Eglise c’est la Vierge Marie.

Nous avons entendu dans la première lecture : « Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage ! » On peut l’appliquer à la Vierge Marie : la vie de cet enfant, je peux la contempler à travers le regard de la Vierge Marie, le regard aimant, pétillant de joie et de vivacité alors que son enfant dort. Son regard contemplant l’enfant qui dort nous découvre la grandeur de son fils parce que, elle, la première, a su voir dans cet enfant Dieu lui-même.

Nous, nous ne faisons que balbutier notre foi, elle l’exprime avec simplicité et beauté. Nous devons contempler le regard de Marie pour savoir qui est cet enfant et donc passer par le mystère de l’Eglise pour croire en vérité.

Aujourd’hui dans cette solennité, nous demandons au Seigneur de nous faire ressembler à Marie, c’est-à-dire de nous appauvrir, de nous rendre plus écoutant, plus recevant sa parole, son amour, son humanité pour que nous puissions entrer petit à petit, pas à pas dans sa divinité. Marie, Mère de Dieu, a reçu en elle la plénitude de la divinité dans son corps limité en la personne de Jésus. Elle est la première des sauvés, elle est la figure de l’Eglise, elle est notre Mère et notre sœur, elle nous indique ainsi le chemin.

« Qui s’abaisse sera élevé ! »

Amen

Père Emmanuel Gobilliard

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