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Les évêques
Nous étions morts ! Il nous a ouvert les portes de la Vie

Publié le 20 avril 2019

Nous étions morts ! Il nous a ouvert les portes de la Vie

Le Samedi Saint, tout évoque la mort. C’est le jour du grand silence… de l’absence ! Il n’y a plus d’eau dans les bénitiers, pas de fleurs pour orner l’autel, pas de cierge devant la Vierge. C’est pourtant elle qui garde la foi. Au sens propre. Les apôtres ont déserté, les disciples d’Emmaüs, désespérés, entament leur fuite, pour oublier. Seule Marie dans son cœur souffrant est la gardienne de la foi et de la petite espérance, de l’unique flamme, vacillante, qui finalement embrasera le monde. Son Fils est mort. Tout lui indique que c’est fini. Pourtant c’est autour d’elle que se rassembleront les apôtres barricadés dans leur peur. C’est elle qui, nous prenant discrètement par la main, obéissant à la demande de Jésus sur la croix, nous fera vivre le passage. Pâques, ce grand passage, c’est le passage de l’humanité vers la divinité, le passage de la mort à la vie, de la peur à la confiance. La nouvelle Eve nous conduit vers le nouvel Adam. Les lectures d’aujourd’hui évoquant le grand mystère de notre salut et son déploiement dans le temps, nous rappellent combien ce passage a commencé il y a longtemps, combien Dieu, dès le commencement, n’a cessé de nous aimer, de nous rattraper lorsque nous sommes partis, de nous pardonner lorsque nous nous sommes détournés, de nous relever à chacune de nos chutes, assumées symboliquement par les trois chutes du Fils de l’homme sur le chemin du Golgotha. Nous avons rappelé les hésitations de notre pauvre humanité et nous y avons revécu les nôtres : nos plaintes et nos revendications, nos désirs d’être aimés, nos révoltes et nos souffrances, nos espoirs et nos grandes générosités, et à nouveau nos déceptions et nos péchés. Chaque épisode de cette grande épopée biblique nous rappelle notre inconstance et la fidélité de Dieu. C’est pour cela que la joie que nous vivons aujourd’hui n’est pas une joie seulement psychologique. Elle ne peut se réduire à un enthousiasme passager qui dépendrait de nos humeurs ou des événements de la journée. La joie à laquelle Dieu lui-même nous invite est une joie théologale. Elle s’enracine non pas en nous, mais en Lui. Elle ne s’appuie plus sur nos sentiments mais sur son action.

Parce qu’elle trouve son origine en Dieu lui-même, cette joie est compatible avec tous les états par lesquelles nous pourrions passer, et même avec la souffrance. C’est une joie réaliste et durable.

Vous qui allez être baptisés dans quelques instants, je vous demande de vous rappeler cela toute votre vie. Vous allez être plongés dans la mort et la résurrection du Christ. Dans la symbolique biblique, l’eau signifie à la fois la mort et la vie. Il plonge avec nous dans les grandes eaux de la mort, dans les tempêtes de nos vies. Il se noie avec nous pour nous sortir la tête de l’eau et nous ouvrir à la vie. Quand vous douterez, quand vous vous sentirez abandonnés, rappelez-vous que c’est dans la mort que le Seigneur est venu vous chercher. Que vous étiez morts et qu’il vous a rendu la vie. Mais pour qu’il puisse ainsi nous relever, nous devons l’inviter à tout ce que nous vivons, dans toutes les dimensions de notre vie. Invitez-le dans vos familles, dans votre travail, à vos loisirs et aussi dans vos zones d’ombres. Rien ne lui fait peur de ce que vous vivez. Sa seule crainte, c’est que vous vous éloigniez de lui. Il peut tout transformer, tout vivifier, parce qu’il est lui-même la Vie. Vos blessures et vos échecs, s’ils sont traversés par la grâce, s’ils sont fécondés par la puissance re-créatrice du sauveur deviendront des tremplins pour mieux rebondir. Et même votre péché, avec lui, ne vous fera plus peur parce qu’il est le seul qui puisse vous en libérer. Vous avez la chance d’être baptisés dans cette période où l’Eglise vit un profond bouleversement, une purification, qui nous rappelle que nous sommes tous des pécheurs, que nous avons tous besoin de la grâce de Dieu, que lui seul est saint, et qu’au contact avec lui, je peux vivre de Sa sainteté. Nous avons tous besoin les uns des autres et aujourd’hui plus que jamais, je le dis avec émotion et conviction : nous avons besoin de vous, de votre fraîcheur dans la foi, de votre espérance, de votre foi. Soyez les âmes mariales dont l’Eglise a besoin. Alors, à l’image de ce qui s’est passé à la Pentecôte, l’Esprit saint nous rassemblera, nous visitera, nous vivifiera et le Seigneur Jésus viendra nous restaurer, il viendra restaurer son Eglise, dans ses blessures même. Elle n’en sera que plus belle, parce que plus vraie. Elle ne se reposera plus sur ses succès, sur ses gloires, sur la valeur de ses membres et le nombre de ses adeptes, mais sur ses blessures, accueillies dans la blessure du cœur de Jésus. Transpercé, il nous donne la vie en abondance. Cette semaine, à l’image de ce qui se vit depuis plusieurs mois, l’Eglise a perdu de sa superbe, elle a vacillé sur ces bases mais elle est debout, portée par la foi de ses enfants, par la ferveur d’un peuple que l’épreuve a fortifié. Oui cette semaine, comme ces derniers mois, nous avons perdu beaucoup mais nous avons redécouvert la beauté des pierres vivantes que nous sommes tous, et surtout les plus pauvres. Aujourd’hui, vous devenez les pierres vivantes d’une église renouvelée dans le sang du Christ. Notre pierre angulaire, c’est lui ! Notre Salut c’est lui. Il est notre unique Espérance. Amen

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