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Les évêques
Confiance !

Publié le 20 novembre 2017

Confiance !

Homélie de Mgr Emmanuel Gobilliard pour le 33e dimanche du Temps Ordinaire.

Le contexte des lectures de ce dimanche, le dernier de l’année liturgique avant la fête du Christ Roi, c’est le retour du Seigneur, c’est la rencontre définitive avec notre Dieu qui comblera notre cœur, qui nous fera entrer dans la joie du Maître. Mais Jésus, en nous proposant cette parabole dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous rappelle que la vie éternelle est déjà commencée, et que nous devons nous sanctifier maintenant, faire entrer dans notre cœur le règne de Dieu, c’est-à-dire l’Esprit de Charité. Jésus nous a confié une mission. Il nous appelle à aimer, à nous donner. C’est ce qu’on appelle la vocation. Il nous confie en même temps une mission, il nous confie un talent à faire fructifier. La vocation de tout prêtre, en fin de compte, c’est de vous faire avancer vers votre vocation, votre vocation universelle à la sainteté. Pour cela, l’Evangile que la liturgie nous offre comme un cadeau aujourd’hui, est un puissant soutien. Elle est comme une définition de la sainteté puisque la sainteté c’est d’être dans la joie du Seigneur et que le sommet de l’Evangile d’aujourd’hui, c’est cette phrase : « Entre dans la joie de ton Maître ! » Le Seigneur nous invite à cette joie profonde du cœur que nous éprouvons en présence de celui que nous aimons, la joie du cœur qui se sait aimé ; il nous donne aussi le moyen de parvenir à cette joie, il nous montre le chemin que nous devons suivre pour vivre pour toujours en sa douce présence. Ce chemin, c’est la confiance ! C’est la petite voix de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Vous vous dites aussitôt : effectivement nous devons apprendre à faire confiance à Dieu, et vous avez bien raison. Pourtant le texte nous dit autre chose. La confiance dont le Seigneur nous parle, ce n’est pas la confiance que nous devons avoir à l’égard de Dieu aussi nécessaire soit elle, mais la confiance que Dieu nous porte. Ecoutez combien de fois le terme est employé : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens … et à son retour, au moment des comptes, le premier serviteur lui dit « tu m’as confié cinq talents, J’en ai gagné autant. » et le maître lui répond « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ». La confiance vient du Seigneur, la méfiance souvent vient de nous. La sainteté, c’est donc d’accepter que le Seigneur nous fasse confiance, accepter qu’il passe par nous pour réaliser son œuvre, accepter qu’il compte sur l’Eglise pour transmettre son amour, dans les sacrements, dans la proclamation de sa Parole. Accepter que moi, indigne serviteur, Il me fasse confiance comme à chacun d’entre vous, à une place unique, celle de notre vocation particulière. La sainteté, c’est aussi en retour se montrer digne de cette confiance. Etre à la hauteur de ce que Dieu attend de nous. Ce n’est pas accomplir des exploits, faire des performances. Nous ne sommes pas des héros et nous n’avons pas vocation à le devenir. Se montrer digne de la confiance que le Seigneur nous accorde, c’est avoir recours à Lui, le considérer comme un père, accepter d’être faible mais alors se reposer sur sa force, accepter d’être pécheur, mais alors se tourner avec humilité vers l’infini miséricorde de Dieu qui nous ouvre les bras à tout moment. Le Seigneur nous choisit, sachant que nous sommes pauvres, indignes et faibles. Acceptons-le et gardons notre cœur tourné vers lui qui nous offre toujours une solution aux difficultés que nous pourrions rencontrer. Cette solution c’est lui-même ! Accepter une responsabilité, fut-elle épiscopale c’est accepter humblement que le Seigneur lui-même nous fasse confiance.

La deuxième lecture est aussi un cadeau que le Seigneur nous fait. Saint Paul nous parle en effet de la venue du Seigneur qui surgit comme un voleur. Nous pensons évidemment au mystère de la mort qui surgit quoi qu’il arrive. Personne ne peut prévoir l’instant de la mort. Et je le dis avec gravité : personne de doit la prévoir ! Le meilleur moment, c’est le moment que le Seigneur a permis ! Pourtant il y a une autre façon de lire cette deuxième lecture. La venue du Seigneur, ce n’est pas nécessairement la mort, ni sa venue à la fin des temps. La venue du Seigneur, c’est à tout moment. C’est une naissance ou un mariage que prépare une rencontre amoureuse, c’est la veuve opportune de l’Evangile qui vient me réveiller, c’est l’aveugle né ou le centurion romain, c’est Nicodème, Matthieu ou Marie Madeleine. C’est nous qui pouvons hâter la venue du Seigneur, en faisant de chaque rencontre, de chaque événement de notre vie un surgissement de l’amour de Dieu, une invitation à aimer, à servir et à louer, une proposition de Dieu à nous tourner vers lui, à nous convertir, à le recevoir dans les sacrements. Alors, si nous vivons en Dieu, si nous vivons de Dieu, le jour du Seigneur ne nous surprendra pas comme un voleur mais comme un amoureux que surprend sa bien-aimée. L’amour nous surprendra toujours, même s’il surgit à tout moment de la journée. Le jour du Seigneur ne doit pas nous faire peur. Le Seigneur nous fait confiance, répondons lui en lui faisant confiance, en mettant notre foi, notre espérance et notre charité en lui. A la confiance répondons par la paisible confiance parce que ce jour tant attendu, c’est aujourd’hui. En conclusion, permettez-moi de faire référence à la première lecture, vous savez la lecture qui fait évoque la femme vaillante, celle qui est si précieuse qu’on la compare à une perle. Je crois savoir à qui l’auteur du livre des proverbes faisait référence. Il faisait référence à son épouse. L’auteur du texte nous parle avec des sanglots dans la gorge, de sa propre épouse, son unique, sa bien-aimée, celle qu’il a choisi. Vous qui avez choisi de vivre la vocation au mariage, cette lecture est un cadeau pour vous, un cadeau de Dieu qui vous dit : « ne cherche pas au bout du monde la femme parfaite, ou le mari parfait. Elle est, il est à côté de toi ; c’est le cadeau quotidien que je t’offre ; je te donne mon Esprit pour t’aider à choisir à chaque instant celui ou celle que tu as choisi le jour du mariage. Et pour re-choisir à chaque instant la vocation, la mission que le Seigneur nous a confié, il y a la Vierge Marie, la femme vaillante, celle qui nous aide à faire de chaque instant de nos vies un moment unique, un surgissement de l’amour de Dieu. Amen

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