Publié le 04 mars 2019
En lien avec le livret de Carême 2019, nous vous proposons de méditer l’Évangile de chaque dimanche de Carême.
Étape préparatoire : il s’agit avant tout d’entrer dans une lecture priante des textes bibliques. Pour cela :
En ce temps-là,
après son baptême,
Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le diable lui dit alors :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain. »
Alors le diable l’emmena plus haut
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit :
« Je te donnerai tout ce pouvoir
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela. »
Jésus lui répondit :
« Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte. »
Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui fit cette réponse :
« Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Comme Israël autrefois, Jésus se laisse conduire par l’Esprit de Dieu au désert. Or si la beauté du désert est de cacher dans ses sables un puits, il peut devenir aussi un lieu de tentation hier comme aujourd’hui. La grande séduction du démon est d’y attendre Jésus avant même qu’il n’ait commencé sa mission, et d’y détourner l’étroit chemin des Écritures en autoroutes de la facilité. Là où la Parole de Dieu était proposée comme une attente et une relation de vie, voici qu’elle devient une certitude de réussite, l’accomplissement d’un orgueil humain en quête de sa seule existence. Le paradoxe est d’autant plus grand que le démon s’en tient à la lettre des mots : « Il est écrit », quand la plus grande vérité consiste en son dépassement : « Comment lis-tu ? » (Lc 10,26).
Seule cette liberté de la Parole permet d’en atteindre le coeur, un Dieu qui entre en dialogue avec l’humain et ne se réduit pas au visage pervers d’une autorité qui impose. En cela Jésus nous libère d’un joug plus dur encore que l’esclavage, celui d’un dieu qui ne serait qu’une idole.
Je contemple le Christ dans sa relation à Dieu son Père. Il sort victorieux du combat spirituel et des tentations.
Il dit NON à la volonté de toute puissance, à la recherche du « tout savoir » et de la possession de biens éphémères. Il dit OUI à la vie, dans la fidélité à son Père, à sa mission reçue.
À quelles tentations dois-je résister dans ma vie d’aujourd’hui ? Suis-je assujetti aux tentations qui traversent le monde d’aujourd’hui ?
Le Christ est là dans le désert de ma vie et il est « source de vie ».
Dans la confiance, puis-je lui nommer mes faiblesses, mes tentations, mes difficultés ?
En écoutant les 3 réponses faites au diable, j’entends ces 3 appels : écouter Dieu, le préférer à tout, lui faire con-fiance. À quelle occasion me semble-t-il avoir déjà répondu à l’un de ces appels ?
La prière est une façon d’aimer. Prier n’est pas une occupation vaine ! Il faut bien prier, prier beaucoup. La prière se vit. Il faut prier pour vivre. L’Église vit et respire de la prière. L’Église est une association de prière. Il n’y a rien de plus beau que la prière. Le monde ne peut se sauver sans la prière. Prier est un devoir, un besoin, un réconfort, une espérance, une beauté, prions !
La Première Tentation du Christ, enluminure peinte à York (Angleterre XIIIe s.). The J. Paul Getty Museum.
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Cette enluminure a été peinte à la fin du XIIIe siècle près de York dans un ouvrage manuscrit illustrant la vie du Christ. La miniature illustre le début du texte. Le diable est polymorphe : un corps d’homme gris, une tête, un bec et des ailes d’oiseau. Dans sa main il tient un caillou qu’il tend au Christ. Le Christ est assis sur un rocher. Paisiblement, il s’oppose au Diable, son doigt levé est le signe de sa Parole. Son autre main repose sur un livre, la Bible. Les deux oiseaux qui nourrissent leurs petits aux pieds du Christ nous rappellent que nous ne devons pas nous nourrir seulement de pain mais surtout de la Parole du Christ, de la Bible qui est le point central de la composition.