En lien avec le livret de carême 2020, nous vous proposons de méditer l’Évangile de chaque dimanche de carême.
Étape préparatoire : il s’agit avant tout d’entrer dans une lecture priante des textes bibliques. Pour cela :
Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance.
À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples.
Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée.
Or, il lui fallait traverser la Samarie.
Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.
Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.
La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.
Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ?
Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissante pour la vie éternelle. »
La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que
L’épisode de la Samaritaine ne s’arrête pas là. Il va jusqu’au verset 42. Mais au verset 15, on a déjà un premier aboutissement. Au début, c’est Jésus qui demande à boire à une femme. À la fin, c’est elle qui demande à boire à Jésus. Entre ces deux demandes, que s’est-il passé ?
La Samarie est un chemin obligé entre Judée et Galilée, à moins de faire un long détour par la vallée du Jourdain. La traverser, pour un Juif, c’est un trajet risqué. Au lieu d’être le plus discret possible, Jésus ose s’adresser à une Samaritaine venue puiser de l’eau, ce qui intrigue vivement la femme. Elle va de question en question : « Comment, tu me demandes à boire ?… Avec quoi prendrais-tu l’eau vive ?… Serais-tu plus grand que notre père Jacob ? » Elle a soif de comprendre, et elle finit par avoir soif de l’eau dont Jésus lui parle. Par ses réponses, Jésus la fait progressivement avancer, jusqu’à la demande finale de la femme.
D’un bout à l’autre du dialogue, l’eau n’est plus la même. Chez Jean, l’eau vive sort du corps de Jésus crucifié, qui est comme une source féconde (Jn 19, 43). Elle est aussi celle qui, avec l’Esprit, permet à quelqu’un d’entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3, 5).
La Samaritaine a assez soif de cette eau-là pour être du nombre.
Je peux contempler la rencontre de Jésus avec cette femme samaritaine. C’est l’heure de midi, il fait très chaud. Jésus a soif et il est seul, assis sur la margelle du puits. La Samaritaine vient chercher de l’eau à cette heure où personne ne sort. J’écoute et je vois l’échange entre les deux personnes et en particulier l’attitude de Jésus devant cette femme que tous rejettent. Que fait-il ?
Finalement de quelle soif parle ce texte ? La soif physique, celle de Jésus mais aussi celle de ceux pour lesquels la femme vient chercher de l’eau permet l’échange. Mais est-ce bien de cette soif dont il s’agit ?
Peut-être ai-je en mémoire une ou deux rencontres avec des personnes qu’on appelle marginales. Quelle a été mon attitude, mon regard sur elles ? Leur ai-je demandé quelque chose, parlé ? Puis-je rendre grâce à Dieu pour l’une de ces rencontres ?
Jennifer, baptisée en 2018
« J’ai découvert le Dieu amour et c’est certainement la plus puissante des découvertes. J’ai eu peur de ne pas pourvoir intégrer la religion à ma vie quotidienne de mère et d’épouse et j’ai découvert que ma foi me suit dans chacun de mes pas et que mes expériences de vie me permettent de cheminer et surtout que la religion me donne une vision différente des événements positifs (cela les amplifie) et les plus dures épreuves (je me sens épaulée et surtout j’expérimente de vivre ce qui m’est donné de vivre). J’essaye chaque jour un peu plus d’appliquer les préceptes évoqués dans l’évangile et je veux vivre en disciple du Christ. »
Jésus et la Samaritaine au puits, peinture sur verre, Allemagne, 1420
Cette peinture sur verre du 15e siècle fait partie d’un cycle de la vie du Christ qui devait orner un autel ou une chaire. Tout est doré dans cette oeuvre. Seul le sol et le puits contrastent. Observez bien le visage et les mains des deux apôtres derrière Jésus. Ils semblent dubitatifs, voire méfiants à l’idée que le Christ s’adresse à la samaritaine.
Jésus qui porte un nimbe crucifère (c’est-à-dire marqué par une croix rouge) avance vers la samaritaine. Elle est peinte sous les traits d’une femme de Souabe de son époque. Notez sa coiffure et ses poulaines. Elle tire de l’eau au puits de toutes ses forces, elle utilise même le poids de son corps pour remonter son seau. Le peintre a choisid’actualiser cet épisode de la vie du Christ pour aider les spectateurs à mieux comprendre le message de l’Évangile.