Publié le 30 avril 2023
La paix soit avec vous !
Frères et sœurs, la paix du Christ en nos cœurs et entre nous n’est-elle pas un des plus beaux dons de Dieu ? Désormais configuré au Christ Pasteur, je désire être un apôtre de la bonne nouvelle de sa résurrection et de sa Paix.
Sa croix nous atteste son amour infini, son surgissement à l’aube du 8ème jour brise la mort et le mal, et par là Jésus ouvre un chemin de vie en abondance pour chaque être humain.
Le ressuscité porte les marques de sa passion, et lorsqu’il invite Thomas à toucher ses plaies pour vérifier, c’est comme s’il le faisait plonger dans ce cadeau que Lui, Jésus, assume et transfigure toutes les plaies de nos vies. De là jaillit la foi, de là jaillit la joie d’une rencontre. Nous l’avons chanté ensemble il y a quelques instants : « Seigneur Jésus, ton amour m’a saisi, j’annoncerai ton Nom à tous mes frères ».
J’ai l’impression d’avoir tout reçu, d’avoir juste collaboré et d’être un fils de la miséricorde et de la grâce de Dieu ; aussi monte en moi une grande action de grâce :
Un de nos formateurs au séminaire universitaire, le père André Guimet nous disait : “notre modèle à nous les prêtres, c’est Jean-Baptiste, car il désigne le Christ, et il s’efface”.
J’ai choisi cette belle peinture qu’on trouve au – très beau – musée de Grenoble, elle exprime un paradoxe : le baptiste prend toute la place, on ne voit quasiment que lui, et pourtant la lumière et le mouvement de la peinture emmènent vers Celui qui est désigné. J’aime aussi ce regard interpellant et aimant qui invite à la rencontre ; cela permettra de faire confiance quand il désigne un autre que Lui. J’y vois un stimulant appel missionnaire, ainsi qu’une vigilance : « il faut qu’Il grandisse et que je diminue » Jn3,30.
Mais cela se décline il me semble à l’Eglise toute entière. Je crois que c’est notre vocation profonde : être ensemble, un peuple prophétique, c’est-à-dire, qui vit tellement le mystère de l’Evangile que ce faisant, cela désigne le Christ lui-même. Ainsi, pas besoin d’abord de faire nombre, mais en premier lieu de vivre l’Evangile si fort, que cela devient un signe.
D’ailleurs, mon cousin Jérôme qui vit à Tokyo et qui est en train de se découvrir chrétien, m’a dit il y a quelques jours : “Loïc, n’oublie pas les petits”. Je sais qu’il a raison, que c’est au cœur de l’Evangile, mais que c’est si facile de le négliger.
J’entends aussi dans mon cœur depuis deux mois une vigilance pour ceux qui sont loin ; « car la promesse de Dieu est aussi pour eux » (Ac2). J’y entends d’une part un appel à persévérer avec confiance dans la mission en désignant l’agneau de Dieu ; j’entends également l’enjeu de nous approcher du lointain, et ce faisant, d’imiter le mouvement même de Dieu.
Vous avez d’ailleurs noté que la 6ème promesse que j’ai faite est une promesse d’accueil au nom du Seigneur de ces petits, des pauvres, des étrangers, on pourrait expliciter : les souffrants, les méprisés de la société et de l’Eglise, ceux que les épreuves ont abîmé, les personnes qui souffrent à cause d’un membre de notre Eglise. Je suis disciple d’un Dieu crucifié qui n’est pas du côté des vainqueurs, mais des blessés de toutes sortes, comment ne pas tâcher comme pasteur d’être à son image ?
Avant de conclure, je salue chaleureusement les autorités civiles et religieuses qui nous font l’amitié de leur présence : les frères et sœurs et les pasteurs des différentes Eglises, M. le recteur de la grande mosquée de Lyon, M. le préfet de l’Isère, Mme la directrice de cabinet de la préfète de région, M. le gouverneur militaire de Lyon, M. le général de corps d’armée commandant la gendarmerie en Rhône-Alpes-Auvergne, Mmes et MM. les élus de la région et des communes du Rhône et de l’Isère, Mme et M. les représentants de l’université catholique et de la fondation de Fourvière, ainsi que les différents partenaires et soutiens du diocèse de Lyon.
Un vif merci à la foule des personnes qui ont permis la préparation de cette belle liturgie, bénévoles de la cathédrale, Maîtrise, les différents services diocésains…
A vous chers frères et sœurs de l’Eglise de Lyon, merci de m’accueillir, désormais comme l’un des vôtres, comme un frère dans la foi, un ami dans le Seigneur, comme un père aussi.
J’ai la joie de me voir confier comme mission l’accompagnement des paroisses et des acteurs pastoraux. C’est avec enthousiasme que je viendrai vous rencontrer, apprendre à vous connaître, apprendre à vous aimer, et ce faisant, à vous servir. L’évangile du jour, et la prédication de Mgr de Germay donne le ton de mon ministère épiscopal sous la figure du bon berger, pour prendre un soin tout particulier de mes frères prêtres, des diacres et des Leme. Je me réjouis également de rencontrer mes frères et sœurs consacrés, dont la vocation est si précieuse à la vitalité spirituelle et apostolique de l’Eglise.
J’ai à peine commencé à redécouvrir ce beau et grand diocèse, cette Eglise ancienne et pleine vitalité ; j’en apprécie déjà la variété des tonalités, et cela me réjouit.
Si je mesure les défis qui sont devant nous pour notre vie ecclésiale, je crois pouvoir dire que je suis heureux de venir à Lyon les relever avec vous, Saint Peuple de Dieu.
+ Loïc Lagadec
Evêque auxiliaire de Lyon
[1] Pape François, message pour la 60e journée de prière pour les vocations