Les rapports entre féminismes et catholicisme apparaissent la plupart du temps comme antagonistes. Du côté des féminismes, que l’on envisage ici au pluriel pour rappeler qu’on y retrouve une grande diversité, le mouvement est né dans un terreau laïc et républicain au XIXe siècle et a pu, dans la deuxième moitié du XXe siècle, s’attaquer à la religion comme renforçant les structures du patriarcat. Du côté du catholicisme, il y a pu avoir une certaine méfiance vis-à-vis du féminisme, qui semblait remettre en cause les fondements de la société et renforcer l’individualisme. Pourtant, il y a eu, dès la naissance du féminisme à la fin du XIXe siècle, des échanges féconds entre féminismes et catholicisme. La conférence cherchera aussi bien à analyser l’évolution du discours pontifical sur les féminismes qu’à mettre en valeur des moments ou des figures de rencontre entre féminismes et catholicisme, de la fin du XIXe siècle au pontificat de Jean-Paul II.
Pour en parler, nous accueillerons Clarisse Tesson, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne.
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Ce cycle de conférences émane d’un groupe informel de discussion féministe et chrétien qui se réunit au Simone depuis trois ans. Il a pour objet de mettre en discussion les représentations chrétiennes de ce que sont respectivement la féminité et le féminisme. Ces constructions faussement évidentes constituent souvent l’angle mort d’autres débats (structures de famille, morale sexuelle, évolutions sociales…) ou du discours ecclésial lui-même. Pourtant, la multiplicité des regards sur ce qu’est ou doit être une femme n’est ni récente, ni séculière. Ce cycle de 3 conférences explore trois approches différentes de ce foisonnement :
Le 21 mai : Féminismes et catholicisme aux XIXe et XXe siècles : entre méfiance réciproque et circulations.
Le 28 mai : Effacées de nos mémoires ? Image(s) des femmes de l’Ancien Testament.
Le 4 juin : Paul, entre féminisme et misogynie