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Pauline Jaricot  – épisode 3 : achat de sites sur la colline de Fourvière

Pauline Jaricot – épisode 3 : achat de sites sur la colline de Fourvière

Après la jeunesse de Pauline et la création du Rosaire vivant dès 1822, nous découvrons ce mois-ci une jeune femme, qui après la mort de son père en 1830, commence l’achat de sites sur la colline de Fourvière, sur fond de révolte des canuts.

7 juin 1832. Achat de Lorette, montée Saint-Barthélémy. Le 15 août, Pauline y installe quinze filles unies par la prière, l’adoration du Saint-Sacrement, des activités charitables, celle des fleurs artificielles, l’accueil des pauvres incurables soignés sur place, l’accueil des visiteurs, l’oeuvre des bons livres et son secrétariat.

En 1833, Pauline fait inscrire sur le linteau en pierre de la porte d’entrée donnant sur la rue « Marie a été conçue sans péché ». Au prêtre qui lui reproche une telle inscription, elle écrit : « Si vous mettiez mon obéissance à une épreuve telle qu’il fallût effacer ces belles paroles… Priez le Seigneur de dessécher ma main droite et de glacer ma langue dans ma bouche. Ce n’est pas un article de foi, pour moi, c’est la foi de mon coeur ».

7 avril 1834. Pauline, à nouveau, va au plus mal ; elle reçoit même l’extrême onction. Alors que du 10 au 13 avril, la révolte des canuts fait rage, l’armée tire sur les insurgés cantonnés autour de Lorette. Des boulets percent les murs de la maison. 18 personnes vont trouver refuge dans un souterrain au-dessous de la maison du jardinier. On transporte Pauline et le tabernacle portatif. Pendant trois jours, on prie et on jeûne afin d’obtenir la fin des combats. La troupe finit par faire déloger les insurgés et « nous sommes sortis » en constatant les dégâts causés par les boulets sur Lorette.

Hélas, une nouvelle alerte pour la santé de Pauline survient, à tel point qu’on lui demande de tout régler et de se préparer à quitter ce monde. « Suite à une neuvaine à sainte Philomène, je retrouvai un peu de force et décidai de partir à Mugnano supplier sainte Philomène de me guérir, malgré l’avis contraire du médecin ». En premier, elle part à Paray-le-Monial pour y régler « les affaires importantes qu’elle était venue confier au sacré coeur de Jésus-Christ ». De retour à Lyon, elle se décide à partir à Rome, sans prévenir sa famille. Arrivée à Chambéry, elle est rejointe par un envoyé qui lui dit que le monastère de la Visitation est à vendre pour y installer « des rendez-vous de plaisir ». Pauline en fait l’achat et les bâtiments seront vendus aux Frères des écoles chrétiennes, bâtiments connus aujourd’hui sous le nom « les Lazaristes ».

À Rome, elle est reçue au Sacré-coeur de la Trinité des Monts où elle reçoit la visite du pape, ne pouvant se déplacer elle-même. Le pape Grégoire XVI la voyant dans un tel état de santé lui demande « de prier pour lui dès qu’elle sera arrivée au ciel ». Pauline répond : « Oui, je vous le promets, mais si à mon retour de Mugnano j’allais à pied au Vatican, votre sainteté daignera-t-elle procéder à l’examen de la cause de sainte Philomène.

– Oh oui ma fille, car il y aura miracle de premier ordre ! ».

Elle arrive à Mugnano le 10 août 1835, transportée dans un petit fauteuil en osier. Au contact des reliques de sainte Philomène, elle ressent un profond soulagement dans son corps ; elle est guérie ! Elle quitte le sanctuaire avec une relique et va rencontrer Grégoire XVI, qui n’en revient pas…

C’est un miracle !

Elle va demeurer à Rome et visiter tous les lieux saints.

Dans son émerveillement, elle écrit : « l’art chrétien est une prédication permanente dont la puissance s’exerce là où toute autre prédication ne saurait se faire entendre ».

Guy Ledentu

Source : Eglise à Lyon, n°45, novembre 2021, p. 13


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