En lien avec le livret de Carême 2019, nous vous proposons de méditer l’Évangile de chaque dimanche de Carême.
Étape préparatoire : il s’agit avant tout d’entrer dans une lecture priante des textes bibliques. Pour cela :
Le premier jour de la semaine,
à la pointe de l’aurore,
les femmes se rendirent au tombeau,
portant les aromates qu’elles avaient préparés.
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.
Elles entrèrent,
mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Alors qu’elles étaient désemparées,
voici que deux hommes se tinrent devant elles
en habit éblouissant.
Saisies de crainte,
elles gardaient leur visage incliné vers le sol.
Ils leur dirent :
« Pourquoi cherchez-vous le Vivant
parmi les morts ?
Il n’est pas ici,
il est ressuscité.
Rappelez-vous ce qu’il vous a dit
quand il était encore en Galilée :
‘Il faut que le Fils de l’homme
soit livré aux mains des pécheurs,
qu’il soit crucifié
et que, le troisième jour, il ressuscite.’ »
Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.
Revenues du tombeau,
elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne,
et Marie mère de Jacques ;
les autres femmes qui les accompagnaient
disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants,
et ils ne les croyaient pas.
Alors Pierre se leva et courut au tombeau ;
mais en se penchant,
il vit les linges, et eux seuls.
Il s’en retourna chez lui,
tout étonné de ce qui était arrivé.
Selon la tradition juive, quatre nuits sont inscrites dans la mémoire divine. La première nuit est celle où Dieu a fait surgir de l’ombre la lumière à l’aube de la création. Parole d’harmonie qui fait du monde un doux habitacle pour l’humain, invitant ce dernier à dominer sa propre puissance en ne mangeant pas la chair de l’animal. La deuxième nuit est celle de la foi, quand Abraham fit don à Dieu de ce fils Isaac tant attendu, afin de ne pas mettre la main sur l’enfant des promesses. La troisième nuit est celle de la liberté, quand Dieu a conduit Moïse et son peuple au-delà des eaux du servage. Et la quatrième nuit est celle de l’espérance, la venue du messie qui offre au monde le véritable visage de Dieu. Notre veillée pascale s’en fait aussi l’écho dans la longue litanie des textes bibliques qui donne sens à la parole du tombeau vide : « Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? ». Désormais la lumière devient espérance de salut à travers le témoignage des femmes, apôtres et messagères de la divine parole qui nous atteint toujours. Désormais l’ombre même est porteuse de vie puisque la mort est aussi un don d’amour.
En prenant le temps de relire les textes de l’Écriture entendus à la veillée pascale, j’entends l’invitation de Dieu à participer à son oeuvre de création et de libération, à poser un regard de foi sur le monde qui m’entoure et à m’ouvrir à l’avenir dans l’espérance.
J’entends les appels urgents pour le respect de la création. Quels petits gestes concrets je pose pour sauvegarder l’équilibre de la planète ?
Je pose un regard positif sur l’actualité. Quelles sont les actions menées pour un monde plus juste et plus humain ? Quelle est ma contribution ?
« Le Ressuscité, c’est l’autre ». À partir de quelle parole ou quel geste, je reconnais la présence agissante du Ressuscité chez l’autre ? En quoi je reconnais son chemin de vie au coeur de son humanité ? Quelle parole d’espérance est-ce que je donne aux personnes en difficulté ? Comment, et pour qui suis-je témoin de l’espérance qui m’habite ?
Prière pour la paix, du Pape saint Paul VI.
C’est une nuit de veille et prédestinée pour la libération au nom de YHWH au moment où il fit sortir les enfants d’Israël, libérés, du pays d’Égypte. Or quatre nuits sont inscrites dans le Livre des Mémoires :
La première nuit, quand YHWH se manifesta sur le monde pour le créer. Le monde était confusion et chaos et la ténèbre était répandue sur la surface de l’abîme. Et la Parole de YHWH était la Lumière et brillait. Et il l’appela Première Nuit.
La deuxième nuit, quand YHWH apparut à Abraham âgé de cent ans et à Sarah sa femme, âgée de quatre-vingt-dix ans, pour accomplir ce que dit l’Écriture : est-ce qu’Abraham, âgé de cent ans, va engendrer et Sarah, sa femme, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanter [Gn 17, 17]? Et Isaac avait trente-sept ans lorsqu’il fut offert sur l’autel. Les cieux s’abaissèrent et descendirent et Isaac en vit les perfections et ses yeux s’obscurcirent à cause de leurs perfections. Et il l’appela Seconde Nuit.
La troisième nuit, quand YHWH apparut aux Égyptiens, au milieu de la nuit : sa main tuait les premiers-nés des Égyptiens et sa droite protégeait les premiers-nés d’Israël, pour que s’accomplisse ce que dit l’Écriture : Mon fils premier-né, c’est Israël [Ex 4, 22]. Et il l’appela Troisième Nuit.
La quatrième nuit, quand le monde arrivera à sa fin pour être dissous ; les jougs de fer seront brisés et les générations perverses seront anéanties et Moïse montera du milieu du désert « et le Roi Messie viendra d’en-haut ».L’un marchera à la tête du troupeau et sa Parole marchera entre les deux et moi et eux marcheront ensemble. C’est la nuit de la Pâque pour le nom de YHWH, nuit réservée et fixée pour la libération de tout Israël, au long de leurs générations.
Targum du pentateuque, Tome 1, Paris, Cerf, coll. Sources Chrétiennes, 1978 Targum Neofiti, traduction de R. Le Déaut.
La résurrection du Christ, les saintes femmes au tombeau, couvent de San Marco, Florence,Wikipedia
Les saintes femmes sont là pour embaumer le Christ, elles portent dans leurs mains des pots d’onguents. Elles ont l’air hébété devant l’impossibilité du tombeau vide ; l’une d’elles regarde l’intérieur du tombeau en se tenant le front. L’ange assis sur la margelle leur indique pourtant où est l’objet de leur quête. Le Christ ressuscité, triomphant de la mort, tenant dans sa main la palme des martyrs, plane déjà au-dessus d’elles.