Par le don du Saint-Esprit, par le don de la Pentecôte, les apôtres ont célébré leur libération. Le Christ est venu en effet pour nous libérer de nos peurs, de tous les fatalismes du monde qui veut nous enfermer. Brisant les murs, l’Esprit se rit de nos prisons.
Nulle barrière, nulle distance pour nous éloigner les uns des autres mais l’Esprit du Seigneur qui nous rapproche de Dieu en nous rapprochant de nos frères.
Le Christ nous a libérés pour nous rendre libres. Libérés de la culpabilité du péché et de la peur de la mort pour que nous vivions dans la liberté de l’Esprit qui nous fait vouloir ce que Dieu veut, agir selon l’action de Dieu lui-même. Nous n’obéissons pas à des consignes, nous obéissons à l’Esprit.
Tournons-nous à présent vers deux belles figures en marche vers la sainteté que le Seigneur a élues et qui vont connaître la gloire de nos autels.
Pauline Jaricot, une femme, une lyonnaise, une croyante. Un coeur qui se laisse toucher, un coeur volontaire. Des projets pour la mission ad intra et ad extra, car l’intérieur figure l’extérieur. La conviction de la prière, l’assurance de la foi, le dynamisme de la mission. Sans peur de tout perdre, elle va tout perdre pour gagner la couronne d’une gloire impérissable. La foi passe richesse… une dette qui s’approfondit pour puiser au trésor de la grâce.
Dans un monde où on nous dit de renoncer à sa liberté, où on nous dit de donner … un peu… elle a choisi la liberté de donner… tout ; elle a perdu sa vie, elle a gagné la vie…
Charles de Foucauld, un homme, un militaire, un converti. Dans la jeunesse de sa carrière, ses yeux étaient emplis du cynisme du monde qui juge et donne la leçon du strictement correct et par la rencontre avec la grâce, ses yeux deviennent regard de feu révélant la tendresse de Dieu, l’amour du Christ, la foi brûlante comme un désert.
Un homme libre, ermite confiné dans la solitude choisie d’une mer de sable, où la prière épouse l’immensité du monde qui se recrée à chaque levée de soleil.
Dans sa mort encore, il fut libre… de l’accepter, de la recevoir d’un inconnu, d’un ami… Libéré de sa mort, il pouvait entrer dans la vie… enfin !
Père Yves Baumgarten,
Vicaire général modérateur
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