Publié le 06 novembre 2023
En ces jours de guerre en Europe et en Israël-Palestine revient en nos esprits apeurés le drame éternel de la guerre et du meurtre. Et la lassitude.
Depuis Caïn et Abel, n’avons-nous donc toujours pas compris ? Non. Il semble que ce soit sans cesse à reprendre.
Parce que sans cesse nous commençons d’abord par nier notre culpabilité : suis-je responsable de mon frère ? (cf. Gn 4,9).
Parce que sans cesse est à reprendre le chemin de se tourner vers Dieu « nous sommes impuissants, toi qui es La Paix, donne-nous Ta paix, toi qui as dit à tes apôtres “je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix” ».
Par ce que sans cesse est à recevoir la conscience qu’il faut des combattants de la paix, des fils et des filles de Dieu qui soient des artisans de Paix (Mt5,9).
Comme le dit le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, ce combat de la paix selon l’Évangile de Jésus « n’a rien à voir avec la victoire sur l’autre. Il a gagné le monde en l’aimant. […] sur la croix commence […] la réalité et l’ordre de celui qui donne sa vie par amour. Et avec la résurrection et le don de l’Esprit, cette réalité et cet ordre appartiennent à ses disciples. À nous. »
Le combat évangélique est décidément contre-intuitif : « Tends l’autre joue » nous dit le Fils de Dieu. Qui voudra obéir et suivre ce chemin ? Mais c’est qu’il s’agit de tendre de soi l’espérance que l’autre vaut plus que sa propre violence ; il s’agit de tendre de soi le choix de la possible réconciliation ; il s’agit de tendre de soi ce qui pourrait permettre justice et réconciliation…
Nos efforts sont faibles, mais ils comptent. Je crois en l’impact d’une sorte de “tectonique” de la paix.
En nos coeurs donc, brisons les cercles vicieux de la haine, de la vengeance, et de la violence ; en nos vies déjà, grâce à la paradoxale victoire de Jésus et grâce à son mode de victoire, entreprenons le combat de la paix.
Mgr Loïc Lagadec,
évêque auxiliaire de Lyon
