Bonjour,
Dans quelques jours, le 17 octobre, aura lieu la Journée mondiale du refus de la misère (ONU) ; nous ne pouvons que prendre au sérieux un tel événement à un moment où force est de constater une aggravation des inégalités qui mettent en large difficulté de plus en plus de personnes.
Je crois bon que nous puissions rejoindre la dynamique d’une telle journée. En effet, aujourd’hui, les grands exclus en rupture familiale, sociale et souvent de santé, les personnes migrantes souvent en situation administrative complexe, les mineurs isolés et toutes celles et ceux que la trajectoire de leur vie fragilise, oui toutes ces personnes doivent faire l’objet d’une attention renouvelée de la part de tous.
Une telle journée aide à lever les pesanteurs vécues par ces personnes. Avec Luc Champagne et ses collaborateurs de « Famille et Société », nous appelons chacun à rejoindre l’autre dans sa fragilité pour ouvrir un avenir de justice pour tous. C’est une question d’éthique qui appelle à des solutions pratiques mais aussi à des démarches fraternelles, sociales et politiques nouvelles. Porter un regard de compassion, mettre les moyens financiers nécessaires, ne pas absolutiser lois et dispositifs, penser régularisation large…
« N’aimons pas en paroles, mais par des actes », c’est par ces mots que le pape François invite, lui aussi, à cette attention par la première Journée mondiale des pauvres, le 19 novembre, qui coïncide cette année avec la journée nationale du Secours Catholique, pour, dit-il « que les communautés chrétiennes deviennent toujours davantage signe concret de la charité pour les derniers et ceux qui sont le plus dans le besoin ». Le Pape invite tous les hommes et femmes de bonne volonté, chrétiens et d’autres confessions, à avoir le « regard fixé sur les pauvres », à leur tendre la main, à rester avec eux, à s’ouvrir au partage. Les pauvres sont nos frères. Dans toutes ces attentions nous entendons le Seigneur nous dire : « c’est à moi que vous le faites. » (cf. Mt 25 40)
Pour conforter le sens de ces journées, affirmons clairement que le coût de la prise en charge de l’urgence sociale et de la pauvreté est supportable pour notre économie. Affirmons que l’arrivée de plus nombreux migrants n’est pas une invasion. Affirmons que la prise en charge concrète des personnes marginalisées ou migrantes montre que les peurs peuvent être levées.
Pour ce chemin d’humanité nous ne pouvons que nous réjouir que nombre d’acteurs soient déjà à l’oeuvre, État, collectivités, associations. L’Église à Lyon fait sa part, en hébergeant près de 500 personnes dans 60 paroisses. Nous appelons tous et en particulier les pouvoirs publics à renforcer leur engagement. C’est aussi par la mise en oeuvre d’un dialogue large entre tous les acteurs que seront levées les pesanteurs vécues. Ce dialogue permettra de conforter des partenariats déjà existants et de dynamiser de nouvelles initiatives.
Merci à tous !
+ Philippe Card. Barbarin