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Synode sur l’Amazonie : tenir l’unité et s’adapter localement

Publié le 04 novembre 2019

Synode sur l’Amazonie : tenir l’unité et s’adapter localement

Samedi 26 octobre dernier, les évêques d’Amérique du Sud participant au synode sur l’Amazonie, convoqué à Rome par le pape François du 6 au 27 octobre, ont remis leur document final. Celui-ci servira de base de réflexion au pape, qui annonce une exhortation d’ici la fin de l’année.

Depuis le XVIIe siècle, l’Église catholique est présente en Amazonie, et se préoccupe à la fois d’évangélisation et de promotion humaine. De nombreux écoles, hôpitaux, ateliers d’insertion et oeuvres sociales ont été construits et animés pendant des siècles partout en Amazonie. Des villages et des villes ont été construits autour des « missions » de notre Église. « Nous voulons identifier de nouvelles voies pour l’évangélisation des peuples qui habitent l’Amazonie.

Dans le même temps, l’Église s’est engagée à défendre le sol sacré que Dieu a créé par sa générosité et que nous devons soigner et cultiver pour les générations présentes et futures », déclaraient les évêques de l’Amazonie brésilienne dans un communiqué le 30 août dernier.

Une parole d’Église forte contre la criminalité et le néocolonialisme est attendue

Alors que beaucoup résument ce synode à la question de l’ordination des diacres mariés, les trois semaines qui viennent de s’écouler ont permis de réaliser combien l’Église universelle porte le souci d’apporter le Christ avec bienveillance en tenant compte des spécificités culturelles des peuples.

Les évêques n’oublient pas les nombreux missionnaires qui ont donné leur vie pour transmettre l’Évangile en Amazonie au cours de ces quatre cents dernières années. Ils regardent également en face le prosélytisme de ceux qui ont fait alliance avec des régimes autoritaires. C’est bien ce regard vrai qui leur permet aujourd’hui de réclamer avec force une parole engagée de l’Église pour dénoncer le néocolonialisme des états et des entreprises multinationales qui naît du désir ardent de posséder la terre.

Défendre la Terre, c’est défendre la vie

Dans la droite ligne de l’écologie intégrale prônée par le pape dans son exhortation Laudato Si’, les évêques déclarent que la « défense de la terre n’a d’autre but que la défense de la vie », de sa conception à son crépuscule. Ils appellent en particulier à défendre les droits des  130 peuples autochtones en isolement volontaire, à préserver leur identité propre.

Reconnaître une présence précaire de l’Église sur ces immenses territoires…

Ces dernières décennies, et grâce à l’importante impulsion donnée par le Document d’Aparecida, l’Église d’Amazonie a su reconnaître qu’en raison des immenses extensions territoriales, de la grande diversité de ses peuples et des transformations rapides sur les plans socio-économiques, sa pastorale n’a connu qu’une présence précaire. Une mission incarnée implique de repenser la faible présence de l’Église par rapport à l’immensité du territoire et à sa diversité culturelle.

… et ordonner prêtres des diacres mariés, qui pourront donc célébrer l’eucharistie, sans renier le don que représente le célibat pour l’Église

C’est ainsi que les évêques suggéraient dans l’Instrumentum laboris (n°129) et reprennent l’idée dans le document final, la création de nouveaux ministères pour répondre avec davantage d’efficacité aux besoins des peuples amazoniens. « Tout en affirmant que le célibat est un don pour l’Église, on se pose la question de savoir si, pour les zones les plus reculées de la région, il ne serait pas possible de procéder à l’ordination sacerdotale de personnes aînées, préférablement autochtones, respectées et acceptées par leur communauté, même si elles ont une famille constituée et stable, dans le but de garantir la possibilité d’offrir les Sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne », écrivaient-ils.

Ils souhaitent également que soit identifié le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes, en tenant compte du rôle central qu’elles jouent aujourd’hui dans l’Église amazonienne.

Le rite amazonien : bientôt le 24e rite reconnu dans l’Église catholique ?

Afin de répondre de manière authentiquement catholique à la demande des communautés amazoniennes d’adapter la liturgie en valorisant la vision du monde, les traditions, les symboles et les rites présents dans la région, il est demandé d’étudier l’élaboration d’un rite amazonien qui puisse exprimer «le patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel de l’Amazonie».

Il s’ajouterait aux 23 rites déjà présents dans l’Église catholique, enrichissant le travail d’évangélisation, la capacité d’exprimer la foi dans une culture qui lui est propre, le sens de la décentralisation et de la collégialité que l’Église catholique peut exprimer.

Sources : eglise.catholique.fr et vatican.va

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Photo ©Stiven Gaviria

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