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Pessah, la Pâque juive

Pessah, la Pâque juive

La Pâque juive se déroule cette année du vendredi 22 avril au soir au vendredi 29 avril 2016.

Pessah est peut-être la fête juive la mieux connue. A la maison comme à la synagogue, prières et rituels célèbrent la fertilité de la terre dans l’attente d’une nouvelle récolte. Est également célébrée la libération d’Egypte et la fin de l’esclavage du peuple hébreu.
Des restrictions semblables à celles du Chabbat s’appliquent pour les deux premiers et les deux derniers jours de cette fête qui dure huit jours, en particulier une restriction sur toute nourriture contenant du levain.
La fête commence par un festin élaboré, le Seder, composé d’aliments qui revêtent une importance symbolique spéciale et au cours duquel la famille revit l’expérience de la rédemption et où elle se concentre sur ce qu’implique le fait d’appartenir au peuple juif.
Plus largement, c’est le moment de considérer le sort de tous les gens qui sont victimes de toute forme d’esclavage. On constate qu’en conjuguant les efforts de l’être humain et l’assistance divine, toute l’humanité peut prétendre aux joies et aux responsabilités de la liberté.

Un peu d’histoire

A l’origine, il existait deux fêtes pour célébrer le printemps :
  • ’Hag Ha-Pessah’ : fête de l’agneau pascal. C’est une fête pastorale dont l’origine remonte au temps où le peuple hébreu était un peuple de nomades. Le rite du sang avait une valeur importante. On prenait le sang de l’agneau pour oindre le pourtour des portes d’entrée de la tente ou de la cabane. C’était un rite de protection pour détourner les mauvais esprits et protéger ainsi la famille.
  • le ’Hag Ha-Matsoth : fête du pain sans levain. C’est une fête agricole célébrée par un peuple sédentaire au début de la moisson. Le pain sans levain porte le nom de pain azyme.
Dans un second temps, ces fêtes ont été associées à l’exode du peuple hébreu. A l’époque des pharaons, les Hébreux vivaient en esclavage en Egypte. L’exode représente la sortie d’Egypte, la libération du peuple hébreu. Dans la Torah, Dieu annonce le dixième fléau qui allait frapper les Egyptiens : le sang autour des portes était le signe qui allait lui permettre de reconnaître et d’épargner les Hébreux : « Le sang vous servira de signe, sur les maisons où vous serez. je verrai le sang. Je passerai par-dessus vous et le fléau destructeur ne vous atteindra pas quand je frapperai le pays d’Egypte. Ce jour-là vous servira de mémorial » (Exode XII, 13). On peut également lire : « Tu ne mangeras pas du pain levé ; pendant sept jours, tu mangeras des pains sans levain – du pain de misère, car c’est en hâte que tu es sorti du pays d’Egypte – pour te souvenir tous les jours de ta vie, du jour où tu es sorti du pays d’Egypte »(Deutéronome XVI).
La Pâque est donc devenue la célébration de la libération du peuple hébreu. C’est la traversée de la mer Rouge qui sépare le pays de la servitude de la Terre promise. C’est le passage de l’esclavage à la liberté. C’est la renaissance du peuple d’Israël, comme le printemps est la renaissance du printemps. Pâque, c’est le triomphe de la liberté sur l’esclavage. Pâque, c’est la fête de la libération, la fête de la liberté !

L’interdiction de consommer du ’Hametz

La Pâque juive se caractérise par l’interdiction de consommation de nourriture levée appelée « ’Hametz » (pains, pâtes, certains gâteaux…). Durant les huit jours de fête, seule la consommation de pain azyme appelé « matza » (galette préparée à base de farine et d’eau) est autorisée.
Alors que beaucoup d’explications sont données pour le fait de manger des matzot et des pains non levés, la plus populaire est que cela est fait pour rappeler le pain que les Hébreux mangèrent lors de l’Exode car, selon le récit, dans leur hâte de quitter l’Égypte, ils n’avaient pas eu le temps de laisser le pain lever.
Avant que la fête ne commence, les juifs recherchent et détruisent toute nourriture à base de levure se trouvant dans leur maison. Certains procèdent parfois à la « vente » de leur ’Hametz pour s’en débarrasser le temps de la fête. La veille de la fête au soir, on organise à la maison la recherche du « ’Hametz ». Des miettes de pain enveloppées dans du papier sont parfois cachées pour les enfants. Le « ’Hametz » trouvé est ensuite brûlé le lendemain matin et une bénédiction est alors prononcée, déclarant « poussière » tout le ’Hametz n’ayant pas pu être débusqué. Le premier jour de Pessa’h commence le soir suivant avec le premier Seder.

La préparation du plat du Seder

Ce plat sera placé au centre de la table. Il contiendra les différents mets symbolisant l’esclavage en Egypte et la délivrance du peuple juif :
Zro’a. On prend un os (de poulet ou d’agneau) en souvenir du “bras étendu” avec lequel Dieu délivra son peuple d’Egypte. Cet os grillé symbolise le sacrifice de Pessa’h. On ne le mange pas au Séder, de même qu’il est défendu de consommer ce soir-là toute viande grillée. On pourra toutefois le manger le lendemain.
Beitsa. Un oeuf dur (que l’on fait parfois griller). On le mange en signe de deuil, en souvenir de la destruction du Temple, comme il est dit : « Je placerai Yerouchalayim au-dessus de mes plus grandes joies ».
Maror. Des herbes amères comme des Egyptiens rendirent amère la vie des Hébreux. Parmi les légumes autorisés pour accomplir la mitswa de maror, la laitue est utilisée le plus couramment. On trempe le maror dans le ’harosseth pour atténuer un peu son goût amer, mais on prend garde de ne pas trop adoucir le maror.
’Harosset. Il symbolise le mortier avec lequel les Hébreux fabriquèrent des briques pour les Egyptiens. Il est composé de dattes, de noix, de pommes, d’amandes et d’autres ingrédients que l’on ajoute parfois. Le vin rouge servant à délayer le mélange, rappele le sang des nouveaux-nés d’Israël qui fut versé par décret de Pharaon.
Karpas. On utilise généralement le persil, le céleri, le radis ou la pomme de terre, que l’on trempe dans de l’eau salée en souvenir des larmes versées par les Hébreux, esclaves en Egypte.

’Hazéreth. C’est en fait de la laitue tout comme le maror. Certaines illustrations du plat du séder indiquent en effet maror une seconde fois, à la place de ’hazéreth. De nos jours, on nomme – à tort – ’hazéreth le raifort. Cette méprise est due à l’ancienne coutume d’ajouter du raifort à la laitue mangée avec la matsa, pour la rendre un peu plus amère.


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