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Les évêques
« Considérez-nous toujours pour ce que nous sommes : des pécheurs et des serviteurs »

Publié le 23 mai 2018

« Considérez-nous toujours pour ce que nous sommes : des pécheurs et des serviteurs »

Homélie Pentecôte – 21 mai 2018 en l’église Saint-Luc de Sainte-Foy-les-Lyon.

Dans la deuxième lecture nous avons, par saint Paul, une explication imagée et parfois crue de ce que produit l’Esprit, de l’action bienfaisante de l’Esprit Saint en nous, et en même temps son contraire ; Avant d’entrer dans le fond de la pensée de saint Paul, je voudrais préciser que lorsqu’il parle de la chair, il ne parle pas du corps. L’explication du mot « chair » dans la pensée paulinienne prendrait trop de temps pour que je m’y attarde, mais retenez que, derrière ce mot, il y a la question du repli sur soi, du refus de l’autre, du refus de Dieu, de la dictature du moi. La preuve c’est que dans les péchés qui sont cités, il y en a qui touchent le corps comme les beuveries ou les orgies, mais la plupart sont des péchés de l’esprit : rivalités, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, idolâtrie…D’ailleurs c’est sur l’idolâtrie que je vais m’arrêter. C’est, dans l’histoire du peuple d’Israël, le péché par excellence, parce que c’est le péché qui me détourne de Dieu ou qui me fait adorer une créature. Dans le monde actuel c’est une énorme tentation qui part souvent d’un bon sentiment. Notre monde a besoin de guides, de maitres, de saints. Nous admirons telle ou telle personne et petit à petit, nous l’élevons au rang d’icone, nous la portons aux nues au point de croire, d’abord que Dieu parle à travers elle, puis que Dieu ne parle qu’à travers elle et finalement qu’elle seule peut me sauver. Frères et sœurs ce danger guette ceux qui ont une responsabilité dans l’Eglise. Souvenez vous toujours que nous sommes des pécheurs, des pauvres types. Nous avons besoin d’être convertis, sanctifiés par Dieu. Parce qu’il n’y a qu’un seul saint, c’est Dieu et la fête d’aujourd’hui qui nous invite à célébrer l’Esprit Saint, nous le rappelle. Comme le dit saint Pierre dans un passage du livre des actes des apôtres, il n’y a qu’un seul nom qui puisse sauver, c’est celui de Jésus. Et il en sait quelque chose, lui qui s’est cru trop fort, lui qui a affirmé devant Jésus qu’il serait toujours fidèle, qu’il ne l’abandonnerait jamais, lui qui, juste après, l’a trahi. Il avait peut-être été mis sur un piédestal par tel ou tel disciple. Il s’était peut-être mis lui-même sur un piédestal lorsque Jésus lui a donné une responsabilité. Et la chute n’en a été que plus terrible. Je vous en supplie, frères et sœurs, considérez-nous toujours pour ce que nous sommes : des pécheurs et des serviteurs !

Méditons maintenant la deuxième partie de cette lecture, la belle énumération des fruits de l’Esprit : Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maitrise de soi. Ce sont des fruits de l’Esprit, pas de fruits de nos efforts, de notre perfection, de notre sainteté, mais des fruits qui viennent de Dieu, parce que lui seul sait aimer, parce qu’il est l’amour et la source de tout amour véritable. La contemplation du mystère de la Trinité nous aide à comprendre ce que signifie aimer en vérité. Le Fils est totalement dépendant du Père, il est tourné vers le Père, donc à l’opposé des péchés dont il est question plus haut et qui me guettent dès que je suis tourné vers moi. Aimer, c’est avoir besoin de l’autre, avoir besoin des autres. Notre monde est fortement tenté par l’individualisme et l’autonomie factice….

Retrouvez l’intégralité de l’homélie de Mgr Gobilliard ci-dessous :

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