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Les évêques
Hymne à la terre. Hommage aux agriculteurs

Publié le 02 mai 2017

Hymne à la terre. Hommage aux agriculteurs

Homélie de Mgr Emmanuel Gobilliard pour la fête de saint Joseph travailleur.

Frères et sœurs,

nous qui avons tous le grand désir d’être enracinés dans le Christ, n’oublions pas où le Christ était lui-même enraciné. Certes, il avait son ancre solidement arrimée dans le ciel, au-delà du rideau du temple ; mais il a été planté, par son père des cieux, dans une bonne terre. On dit souvent, dans la liturgie, de Joseph et Marie, qu’ils sont la bonne terre dans laquelle a germé le sauveur. Eh bien cette expression n’est pas qu’une figure de style. Si nous voulons être enracinés dans le Christ, nous devons maintenir le double amarrage : l’espérance ancrée dans le ciel, nous n’aurons plus peur de vivre dès aujourd’hui l’éternité, c’est-à-dire la présence de Dieu lui-même dans nos vies. Nos pieds solidement fixés dans les réalités terrestres, nous resterons au contact de notre humanité blessée par la souffrance et le péché et nous vivrons le réalisme sanctifiant de l’Incarnation. Ora et labora. Le cœur au ciel et les mains dans le cambouis, comme saint Joseph, à qui la foi et l’espérance n’ont jamais servi de prétexte à l’oubli de la charité concrète, celle qui se donne toujours du mal et qui se salit souvent les mains au contact des pauvres. Oui comme le dit la première lecture : « Ainsi furent achevés le ciel et la terre !  » La terre trouve dans le ciel son horizon et son soleil. Le ciel trouve dans la terre ses racines et sa force, et la joie de faire fleurir. La beauté unique de notre humanité, que nous envient même les anges depuis que le Verbe s’est incarné, et qui trouve en Joseph l’un de ses plus beaux chefs-d’œuvre, c’est de relier ce qu’on croyait à jamais séparé : le corps et l’âme par l’union desquels Dieu s’invite en nous pour que nous puissions établir notre demeure dans les cieux. C’est ce que n’avaient pas compris les habitants de Nazareth. « Il est trop humain, pensaient-ils, pour nous parler de Dieu ». Ils refusaient que l’homme puisse, dans son humanité même, s’élever jusqu’à Dieu et dans le même temps ils limitaient Dieu à ce qu’ils pouvaient en comprendre. Rabougries par la médiocrité de leur péché, les deux réalités en avaient perdu la grâce…et la vie. La vie a besoin de soleil, et de terre. Nous avons besoin de la gloire de Dieu mais nous ne l’obtiendrons que si nous puisons dans l’humus de notre condition terrestre la sève d’humilité mariale qui a séduit le Très-Haut pour qu’il plante sa tente parmi nous. Pour qu’il germe dans la plus belle image de Dieu que la terre ait porté : l’homme et la femme quand ils aiment et qu’ils se donnent. Merci Joseph, merci Marie d’avoir été, pour notre salut, la bonne terre, sur laquelle le semeur est sorti pour semer.

« La vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. Le Seigneur donnera ses bienfaits et notre terre donnera son fruit ». Ps 84

« Joie au ciel, exulte la terre » Ps 95

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