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Les évêques
Par l’Esprit, il nous est donné de parler le langage de Dieu

Publié le 10 juin 2019

Par l’Esprit, il nous est donné de parler le langage de Dieu

Frères et sœurs, dans la première lecture, le même mot est utilisé à trois reprises, comme si c’était un refrain ou une idée fixe que l’auteur de ce récit voulait nous transmettre : Au début on nous parle de langues de feu ; au milieu du récit il est question de la langue maternelle, à la fin de la lecture, de notre propre langue. Mais quelle est cette langue étrange que les apôtres parlaient pour que tous puissent comprendre, même s’ils étaient de pays différents, de cultures différentes, même s’ils comprenaient des langages différents. Des langages différents, mais une seule langue ! Je ne crois pas qu’ils étaient capables tout à coup de parler le cappadocien, le mésopotamien, le judéen ou l’arabe. Je ne pense pas non plus qu’à la sortie de cette célébration vous allez vous mettre à parler chinois en rencontrant des chinois. En revanche vous allez parler la même langue, vous allez parler cette langue qui s’est répandue personnellement sur chacun des apôtres, cette langue de feu qui a brûlé leur cœur. C’est la langue de la charité dont la source est en Dieu et en Dieu seul. Pour savoir quelle est cette langue mystérieuse qu’ils parlaient ensuite, nous avons un indice dans la parole de Dieu : « Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? » Eh oui, voilà la réponse ! Le Seigneur nous parle dans notre langue maternelle. Il nous parle comme nous parle une mère bien aimée qui se penche vers son enfant. IL n’y a peut-être pas de mots, pas de sens précis à ce que nous entendons, mais nous savons que c’est sa voix, reconnaissable entre toutes. Elle chante ou murmure, mais elle dit toujours la même chose : « tu es mon enfant, mon bien-aimé, mon préféré. Je t’aime plus que tout. Je donnerai ma vie pour toi, pour que tu vives, pour que tu sois sauvé ! » L’entendez-vous la voix maternelle de Dieu qui nous aime et nous pardonne, qui nous relève et nous encourage, qui nous dit aussi : « Je compte sur toi ! J’ai besoin de toi ! »

Souvent nous croyons, à tort, que plus les autres nous connaissent, moins ils nous aiment. Alors nous mentons, nous nous mentons à nous-même et nous nous créons des histoires, des caractères, des profils Facebook qui ne nous correspondent pas. Dieu nous aime infiniment, et pourtant il nous connaît parfaitement. S’il nous aime mieux que nous ne serons jamais capables de nous aimer, s’il nous connait mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes, c’est qu’il a ses raisons, c’est que nous sommes vraiment aimables en étant pleinement ce que nous sommes.  Oui mes amis, aujourd’hui, Dieu, par son Esprit Saint vous murmure à l’oreille : « tu es mon bien-aimé, celui, celle que je préfère et je t’aime ! »

Mais comment se fait-il qu’il puisse dire à chacun : « tu es ma préférée, mon préféré » ?  Parce qu’il ne compare pas ! Il regarde chacun comme s’il était absolument unique, indispensable à son projet d’amour. Le monde ne cesse de comparer, de classer, de proposer des compétitions où ceux qui ne sont pas dans la norme sont éliminés, ou gentiment écartés sous couvert de bonnes intentions ou de dignité mal comprise. La vérité, c’est que plus vous êtes vous-mêmes, uniques et profondément différents les uns des autres, plus vous pourrez donner à la société et à l’Eglise ce que vous avez de spécifique et dont tous nous avons besoin. On vous propose souvent une égalité qui ressemble plutôt à une uniformité, où il faudrait que nous ayons les mêmes idées, les mêmes envies, les mêmes corps aussi, où nous serions interchangeables et surtout…rentables. Si on vous propose une égalité qui vous abaisse, une égalité du plus petit dénominateur commun, préférez l’égalité des sommets, où à chacun est donnée la possibilité d’atteindre ce pourquoi il est fait, son sommet, qu’on appelle aussi la sainteté. C’est l’Esprit de Sainteté qui vous est donné aujourd’hui, pas l’esprit du monde, de la mode, pas l’esprit de la facilité non plus. Pour le recevoir, il va falloir apprendre la langue de l’Esprit saint, le langage de la charité. Apprenez de lui comment aimer en vérité, en sortant de vous-mêmes pour rejoindre l’autre, en vous donnant et en même temps en recevant, en ayant besoin de lui. Soyez pour ceux qui vous entourent, comme des mères attentives et aimantes. Soyez bienveillants et encourageants, compréhensifs et pleins de compassion, miséricordieux aussi, comme votre père céleste est miséricordieux. En un mot, adoptez le langage de Dieu ! Pourtant ce n’est pas une langue qu’on apprend à force d’efforts. La vie chrétienne n’est pas d’abord une morale, une liste de tâches à accomplir ou à éviter, de choses permises ou défendues. La vie chrétienne est d’abord une relation avec le Dieu vivant. Vous ne serez pas sauvés parce que vous serez parfaits, en tout cas au sens d’un adjectif, mais plutôt au sens d’un participe passé. Dieu nous a faits, mais nous avons tout défait, par nos replis sur nous, par notre orgueil et nos paresses…mais il a tout refait, par la voix de ses prophètes et de ses saints, pas sa parole qui est comme un onguent bienfaisant. Nous avons tout redéfait, et finalement, en Jésus, par l’Esprit Saint que vous recevez aujourd’hui, il a tout parfait. Oui, soyez parfaits…par Dieu. Et c’est toujours possible, quelles que soient nos vies, nos expériences, nos trahisons et nos blessures. Personne n’est trop éloigné de Dieu pour ne plus aspirer à la sainteté ; personne n’est trop éloigné de Dieu, pour ne plus recevoir sa miséricorde, pour ne plus pouvoir être aimé, parfait, par lui. Il nous suffit de crier vers lui, comme un pauvre qui appelle et auquel le Seigneur répondra toujours. Il suffit de le laisser établir en nous sa demeure. L’Evangile nous dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. »

Laissons-nous donc aimer par Jésus ; apprenons ensuite, par l’action de l’Esprit Saint comment aimer ; alors la Trinité fera en nous sa demeure. Le Père, le Fils et le Saint Esprit viendront faire en nous leur demeure, pour toujours. Jamais le Seigneur ne vous abandonnera, jamais il ne vous laissera orphelin. Jamais vous ne pourrez l’empêchez…de vous aimer. Alors n’ayez pas peur ! Dieu a besoin de vous, l’Eglise a besoin de vous, pour que, par vous, par l’Esprit Saint que vous avez reçu, se répande en tous sa charité, en chacun de ceux que vous côtoyez, dans votre travail, dans votre famille, dans vos loisirs. Sur eux aussi, sur vos amis et tous ceux qui vous croiserez, si vous vous laissez transformer par lui, l’Esprit soufflera. Il suffit de parler la langue de Dieu, celle de la compassion, du pardon, de la bienveillance et de la miséricorde. Laissez vous embraser par le feu de l’Esprit, par ces langues de feu qui vont bientôt être répandues sur vous, alors vous parlerez le langage de Dieu, et vous serez ses témoins jusqu’au bout du monde, c’est-à-dire dans vos lieux habituels de vies.

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