Publié le 09 juin 2022
Je vois cette catéchèse un peu comme une réponse aux questions que vous posez aux prêtres et évêque quand nous sommes à Lourdes.
Pourquoi Jésus est venu ? Il aurait pu rester dans son ciel. Il a choisi de venir jusqu’à nous parce qu’il a entendu notre cri. Il a senti combien nous avions besoin de deux choses.
Nous avons tellement besoin d’être aimés. Ce besoin se manifeste de partout. Je vais vous dire un secret. Dans aucune vocation, notre désir d’être aimé est totalement comblé, dans le mariage, comme dans le célibat, prêtre ou religieux. A tous les âges. On n’est jamais rassasié.
Tous les évènements qui se passent dans le monde disent tous la même chose, le désir des personnes d’être aimées, reconnues. Le cri de la société est qu’enfin la personne se sente prise en compte. Je vais vous donner un exemple, quand un petit enfant tombe par terre, il se met à pleurer, il a mal au doigt et dès que sa maman s’approche, lui fait un bisou tout va bien. Avait-il mal au doigt ou mal au cœur ? Il avait juste envie d’être aimé. Est-ce que je vais être aimé à la mesure de mes attentes, de mes espérances ? C’est le grand cri. Toute notre vie est une course après ce désir. Et nos plus grandes souffrances sont des souffrances d’abandon. Ne vous inquiétez pas, le Seigneur entend notre cri. Il veut nous partager l’amour qu’il vit dans son ciel. Il vit un amour de communion si puissant qu’il veut le partager. Oui, nous pouvons être aimés par Dieu infiniment.
Le deuxième cri que nous voyons dans l’Evangile, c’est la peur de mourir. Nous avons tous l’inquiétude de savoir ce qui va se passer, même Jésus.L’Evangile dit qu’il éprouvait souffrance et angoisse avant de mourir. C’est le cri de la vie. Le Seigneur est venu pour partager nos souffrances et les porter avec nous. Pour nous sauver. Il vient prendre sur lui tout ce que nous sommes pour nous sauver, pour l’élever à la vie divine. Parfois nous demandons au Seigneur des choses étranges ! Cela va d’une guérison à la réussite aux examens. Vous avez raison, vous pouvez tout lui exprimer, vos inquiétudes, et celles des autres, vos difficultés et celles des autres. Ce qu’il attend, c’est que nous lui parlions, que nous lui ouvrions notre cœur.
Ce n’est pas compliqué, c’est un peu de temps personnel avec lui. Les plus âgés prennent ce temps avec lui, je le sais, ils me le disent. Ils lui confient leurs difficultés, leurs intentions. Je le dis pour les jeunes. Si vous voulez entrer en communion avec lui, il faut prendre ce temps d’un dialogue intime avec le Seigneur. Difficile de prier dans la chambre avec l’ordinateur, le lit, le frigidaire, l’écran. Le matin n’est sans doute pas le moment le plus adapté pour une prière un peu plus longue, car vous êtes en retard, vous être pressé. En écoutant les jeunes, j’ai vu que le meilleur moyen de prendre ce temps est le retour des cours. Pour offrir votre journée. Il faut que la vie avec le Seigneur soit inscrite dans la réalité de vos vies. Que vous trouviez quel est votre moment favorable pour vivre ce temps avec le Seigneur. Vous pouvez lui demander ce que vous voulez. Ce qu’il vous donnera par-dessus tout c’est l’essentiel, Le Seigneur nous aime comme un père. Parfois il nous arrive demander des choses qui ne nous font pas grandir. Il arrive au Seigneur d’être exigeant, de ne pas répondre exactement à la demande. Mais il nous écoute, il nous sauve. Des demandes importantes comme celle d’être guéri ne sont pas exaucées. Seigneur, tu as guéri le paralytique, l’aveugle, … et pourquoi pas moi ? Pourquoi as-tu réanimé Lazare et pas les autres ? Pourquoi Jésus a-t-il fait cela ? Pour nous dire quelque chose de beaucoup plus important. C’est un signe qu’il a donné au monde pour nous dire qu’il est là, pour que les gens aient la foi, découvrent le mystère pascal. Laissez Dieu donner des grâces, pour que le monde croit qu’il est le sauveur. La petite fille Mayline, fille d’Emmanuel Tran, a été guérie pour que son témoignage puisse servir au monde entier. Et moi ? Jai vécu une béatification fantastique où j’ai découvert l’amour du Seigneur. Pauline Jaricot a vécu des difficultés. Pourtant elle a été la fondatrice d’une œuvre incroyable. Ne vous comparez pas. Le Seigneur nous aime chacun infiniment pour ce que nous sommes. Il y a pas mal d’injustices. Nous voudrions tous être égaux, ce n’est pas vrai, c’est un mensonge, il y en a qui sont nés à Bombay, ou à Bogota, ou à Lyon. Il y n’y a pas d’égalité dans l’éducation, la vie économique, la santé, la vie familiale… mais où que nous soyons nous sommes égaux devant le Christ, nous avons tous la même chance d’être sauvés. Selon Thérèse de l’enfant Jésus, nous sommes tous différents, l’égalité que le Seigneur nous propose, c’est l’égalité qui nous fait atteindre son propre sommet, sa propre sainteté. Le Seigneur nous attend pour que nous puissions répandre son amour, être témoins de son amour. Pour cela, nous sommes tous égaux, il a besoin de nous. Il s’adapte à chacun. Pendant ce pèlerinage, nous pouvons lui demander « qu’attends-tu de moi ? ».
+ Emmanuel Gobilliard
Evêque auxiliaire du diocèse de Lyon