Publié le 16 août 2017
L’Assomption, c’est le calme au cœur de l’été, procession aux flambeaux, fête familiale paisible et douce ! L’Assomption de la Vierge c’est cependant aussi une réponse formidable à maints questionnements ; en cela, elle est un puissant levier d’évangélisation, une plaidoirie décisive face à certaines de nos difficultés à croire :
Marie, dans son Assomption est parfaite image de l’Eglise à venir, nous dit la liturgie de la fête.
Regardez Marie, vous comprendrez ce qu’est l’Eglise dans le vouloir du Christ : sainteté, simplicité, humilité sans retour ni zone d’ombre. Le Christ vous séduit ; l’Eglise vous a déçu : Regardez Marie dans la gloire de son Assomption et vous découvrirez tout à coup ce qu’est vraiment l’Eglise, ce grand pressoir divin qui accueille tout un chacun même les vils pécheurs pour les conduire au ciel. Vous êtes obnubilés par le ramassis de pécheurs qui rentre dans le pressoir, voyez plutôt les fils de Dieu qui en sortent, purifiés, transformés, sanctifiés.
Marie, dans son Assomption, est l’aurore de l’Eglise triomphante, dit encore la liturgie de la fête ; il serait certes dérisoire de « jouer » à l’Eglise triomphante en cette vallée de larmes mais combien plus dommageable de ne pas chanter le triomphe de la croix du Christ, source de libération et de salut pour tous à commencer par Marie elle-même ; c’est précisément ce que manifeste son Assomption.
Il est juste de déplorer nos péchés et de faire repentance pour les fautes du passé. Ce n’est cependant pas la repentance qui nous sauve mais le Christ ; lui seul et gratuitement. La repentance nous dispose à recevoir le don de Dieu ; elle a donc sa place mais n’en abusons pas ; notre espérance tout entière repose sur le triomphe de la croix, non sur nos mérites ; l’Assomption de Marie éclaire cette perspective, vivons-en !
Dans son Assomption, Marie monte au ciel avec son corps qui n’a pas connu la dégradation du tombeau. Volontiers on s’attache à l’Assomption elle-même –Marie monte au ciel- en négligeant cette autre affirmation : son corps n’a pas connu la dégradation. Voilà pourtant une affirmation singulière !
On n’entre pas dans la vie éternelle avec un corps dégradé, ni un psychisme affaibli, encore moins avec une humanité amputée de sa dimension corporelle. Le plus heureux sera d’éprouver la pleine harmonie entre corps et esprit ; c’est ce que veut traduire l’image de la danse pour évoquer la vie éternelle (cf Luc XV, 25).
Aujourd’hui la Vierge entre dans la gloire avec son corps, demain c’est nous qui recevrons un corps glorieux : dès lors, ni maladie, ni douleur, ni handicap, ni sénilité précoce – au revoir Alzheimer- des visages qui rayonnent, des mains qui se lèvent… Accuserons-nous encore Dieu de nous avoir oubliés et réduits à un sort misérable ?
L’Assomption de la Vierge annonce ce à quoi Dieu nous appelle dans la vie éternelle ; à nous d’y répondre !
Mgr Patrick Le Gal
Pour les Oeuvres Pontificales Missionnaires