Si la question de ‘’l’agir en vue du bien’’ nous projette dans la visée de l’action, sa destination, ce que l’homme cherche en déployant le pouvoir qui est en lui d’agir, il nous faudra nous poser la question de son origine. Comment la vie s’éprouve en ce vivant particulier qu’est l’humain ? Comment cette vie éprouvée, phénomène universel et pourtant le plus singulier pour chacun de nous, découvre peu à peu le ‘’moi’’ que je suis à travers les expériences premières de la vie qui se donne à moi et m’appelle, sollicite ma réponse. Dans ce dévoilement progressif du moi, la capacité d’agir, le pouvoir d’agir se fait jour. Nous devrons donc aborder la question des besoins, des pulsions, des désirs, tout ce socle obscur en lequel l’agir prend racine. Rapport à soi, au monde, à l’autre. Dans cet avènement du ‘’je peux’’, surgit la possibilité du ‘péché’, du moi qui se pose comme source de ses pouvoirs, oublieux de la vie qui se donne à lui. L’égo se constitue alors, occultant la vie qui se donne et le traverse, ainsi que tout autre, et tout le vivant, et tout son environnement. L’ego n’est plus tourné que vers le monde, dans la fascination pour son pouvoir d’agir, oublieux du commandement absolu de la vie reçue (Dieu) et des valeurs qui en découlent. La dignité absolue de l’autre en humanité, la dignité éminente de toute la création se dissolvent. Le bien propre qui est chaque personne en elle-même, et le bien commun qui est la croissance de la vie en chacun et en tous n’apparaissent plus comme le commandement absolu de la Vie comme don. Le terreau de l’amour évangélique s’obscurcit : la présence originaire du Père, Lui qui fait pleuvoir sur les bons comme sur les méchants. »
Intervenants : Père Eric de Nattes
Tarif : 36 € la journée