Le pape François a nommé ce mercredi 16 février, Monseigneur Yves Baumgarten évêque du Puy-en-Velay, à la suite du transfert de Monseigneur Luc Crepy au siège de Versailles. Monseigneur Yves Baumgarten était jusqu’à présent curé des paroisses du Nord-Roannais, dans l’archidiocèse de Lyon.
Monseigneur Yves Baumgarten a été ordonné prêtre le 27 juin 2004 pour l’archidiocèse de Lyon. Il est alors nommé vicaire de la paroisse Saint-Paul en Roannais.
De 2005 à 2012, il est curé de la paroisse Notre-Dame des Côteaux du Levant, à Balbigny. Au cours de ces sept années, il est accompagnateur de l’aumônerie de l’hôpital de Roanne, pendant un an, en 2009.
En 2012, il est nommé curé de la paroisse du Sacré-Coeur à Lyon – jusqu’en 2014 – et vicaire épiscopal territorial de « Lyon-Est » – jusqu’en 2019 -. Au cours de ces années, de 2016 à 2017, il devient également administrateur des paroisses Sainte-Jeanne d’Arc et de Notre-Dame du Bon Secours.
En 2014, il est nommé vicaire général de l’archidiocèse de Lyon et modérateur de la Curie, jusqu’en 2020.
Depuis 2020, il était administrateur puis curé des paroisses du Nord-Roannais, au sein de l’archidiocèse de Lyon.
Monseigneur Yves Baumgarten sera ordonné évêque dimanche 27 mars 2022 à 15h30 en la cathédrale du Puy-en-Velay.
Que diriez-vous de vos origines ?
J’ai grandi au sein d’une famille chrétienne, pratiquante, dans le centre de Lyon. Nous étions sept enfants, cinq filles et deux garçons. Je suis le quatrième de la fratrie. Du côté de ma mère, nous avons des racines dans le Brionnais, en Saône-et-Loire, et du côté de mon père, en Alsace. Au moment du collège, comme beaucoup, j’ai lâché l’aumônerie. J’allais à la messe uniquement parce que mes parents me le demandaient.
C’est vers mes 18 ans que je suis entré dans une démarche plus intellectuelle de ma foi. Je me souviens avoir lu Contre les hérésies et la gnose au nom trompeur, d’Irénée de Lyon. Bien que la lecture de cet ouvrage ait été aride, j’étais intéressé par les gnoses. Et les derniers chapitres en particulier, qui sont une présentation du mystère chrétien pour réfuter ces gnoses, m’ont bouleversé et converti.
Tout fraîchement « converti », vous entrez à la fac plutôt qu’au séminaire ?
A l’époque, j’ai questionné un prêtre une première fois sur ma vocation. Voyant mon hésitation, il m’a conseillé de faire des études d’abord. Ce conseil m’a déçu sur le moment, mais au fond, je remercie aujourd’hui ce prêtre. J’ai donc intégré la faculté pour faire des sciences économiques. J’ai, un peu par hasard, passé un concours de l’Administration et suis devenu inspecteur du Trésor public. Si mes études ne m’ont pas passionné, j’ai pu m’appuyer sur ma foi dans cette période, comme sur un rocher stable qui donnait du sens à ma vie. J’ai été envoyé trois ans dans l’Aisne puis quatre ans près d’Autun, en Saône-et-Loire. De nature plutôt réservée, les débuts de ma vie professionnelle m’ont ouvert aux réalités du monde, avec la rencontre de personnes en difficultés ou encore de maires que j’accompagnais dans leur comptabilité et la gestion de leur commune. Au final, une bonne formation humaine.
A quel moment votre vie bascule-telle ?
Après dix ans d’activités professionnelles, j’obtiens la possibilité de me mettre en disponibilité. Ce projet de prêtrise, que j’ai pris le temps de mûrir en parallèle de mon travail reprend la première place. Des prêtres rencontrés dans le diocèse d’Autun, une demande formulée à Mgr Balland, puis une année de discernement ont confirmé cet appel.
Quels souvenirs gardez-vous de votre formation ?
Je dois dire que je ne garde pas un souvenir merveilleux de mes années de séminaire. Peut-être est-ce parce que j’avais déjà 33 ans ! Retrouver un statut d’étudiant en quelque sorte m’a un peu refroidi. J’ai cependant pu, au cours de ces trois ans à Paray-le-Monial et quatre ans au séminaire de Lyon, éprouver et vérifier mon désir de devenir prêtre.
Comment avez-vous vécu vos premières années de ministère ?
J’ai donc été ordonné diacre en 2003 et prêtre en 2004, à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste. Depuis 2000, j’étais déjà inséré en paroisse dans le Roannais. J’ai naturellement été nommé vicaire une première année à Roanne auprès du père Yves Longin, qui m’a laissé de bons souvenirs et que j’ai admiré pour la justesse de son positionnement au niveau pastoral. Je n’étais plus tout jeune, j’ai rapidement exprimé mon désir d’être curé. Ce fut le cas à Balbigny, dans la Loire, l’année suivante. J’y suis resté sept ans avec cette joie de vivre réellement la vie d’un curé de campagne, proche des gens dans l’ordinaire de leur vie. J’ai senti l’enjeu d’accueillir en particulier les parents qui présentaient leur enfant pour le baptême, véritable lieu d’évangélisation.
Après deux ans comme curé de la paroisse du Sacré-Cœur, à Lyon, et vicaire épiscopal territorial pour Lyon-Est, vous êtes appelé pour devenir vicaire général du diocèse. On est en 2014, juste avant que l’affaire Preynat n’éclate… Comment relisez-vous cette période ?
Je reste évidemment marqué par le fait que l’Eglise ait pu passer si longtemps à côté de la souffrance des personnes victimes. Bien sûr, la gestion des affaires a été douloureuse. Mais je dois dire que je ne me suis jamais senti seul dans cette période. Le Conseil épiscopal a joué son rôle. Plus tard, j’ai aussi été touché par la prise de conscience des prêtres du diocèse de Lyon et de nombreux laïcs de la nécessité de reprendre pied dans cette crise pour agir ensemble pour le bien des personnes victimes.
Qu’est-ce qui vous manquera à Lyon ?
De n’être plus lyonnais ! Je suis attaché à l’histoire et à la beauté de cette ville, qui restera gravée dans mon cœur. J’y ai mes racines.
Et que connaissez-vous du diocèse du Puy qui vous attend ?
Si peu de choses… Mais c’est aussi un diocèse doté d’une histoire très riche. La dévotion mariale de ce diocèse me touche particulièrement, comme en attestent ses nombreux sanctuaires. On touche là aussi aux racines du peuple de Dieu, avec son mystère mais aussi sa simplicité. Quand on se rapproche de Marie, on n’est pas très loin du bon Dieu.