Cette année dans le livret de carême nous vous proposons une lecture d’oeuvre d’art. Pour ce sixième dimanche, la réflexion portera sur une oeuvre de Marguerite d’Orléans.
L’entrée à Jérusalem des Heures de Marguerite d’Orléans (Paris BnF 1156b, f. 137 r)
1426-1438
Maître de Marguerite d’Orléans.
Regardons l’ensemble de ce feuillet de manuscrit. La miniature principale représente un moment crucial de l’histoire du Christ : le portement de croix.
Jésus aidé par Joseph d’Arimathie porte sa croix, il est trainé par un soldat qui a lié une corde à sa taille. Les deux larrons a demi-nus et les mains attachées dans le dos le précèdent, ils marchent vers la colline escarpée et noire qui domine la ville. Le texte en dessous de la miniature : Deus un adiutorium meum intende. Domine ad adiuvandum me festina (Dieu, viens à mon aide ! Seigneur à notre secours). Ces versets du psaume 70 sont chantés tous les jours en introduction de la liturgie des Heures.
Le manuscrit dans lequel on trouve ce folio s’appelle les Heures de Marguerite d’Orléans (fille de Louis Ier Duc d’Orléans). Il s’agit d’un livre d’Heures (une sorte de Prière du temps présent médiévale). Ce livre contient des prières et des rituels. Il servait à rythmer la vie des fidèles en fonction du calendrier liturgique.
Autour de l’enluminure principale et du texte, on trouve des marges luxuriantes, recouvertes de fleurs, d’arbres et de personnages. Au bas de cette page on voit une représentation de l’entrée à Jérusalem. Quel contraste, entre cette entrée triomphale et le portement de croix. L’heure est à la joie…
Plusieurs petits personnages montent dans des palmiers pour voir le passage de Jésus, ils agitent des palmes presque aussi grandes qu’eux. Ils sont entourés par des oiseaux bleus à la longue queue et des mouches géantes. Un homme étale sa belle tunique doré devant l’ânesse et son ânon. Les saintes femmes suivent le cortège, Marie-Madeleine en rouge porte déjà dans ses mains le pot d’onguent. La Vierge Marie, toute vêtue de bleu, est en prière. Les apôtres se serrent contre le Christ, on peut reconnaitre Pierre juste à coté de Jésus en tunique orange et manteau bleu et Judas au premier plan en tunique rouge qui sert contre lui le sac contenant le prix de sa trahison.
Le Christ juché sur l’ânesse les bénit. Il avance dans Jérusalem et devant lui des hommes dansent de joie pour accueillir le Messie.
Par Noémie Marijon
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