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Famille, culture, santé et société
Visiter les malades : une annonce en actes de la Bonne Nouvelle

Visiter les malades : une annonce en actes de la Bonne Nouvelle

Tous les 11 février, fête Notre-Dame de Lourdes, l’Eglise célèbre la Journée mondiale du malade. Celle-ci se décline dans les diocèses français en un Dimanche de la Santé. L’occasion de rappeler que l’accompagnement des personnes malades est une priorité évangélique, mais aussi que la santé est un don qu’il convient de préserver. Eclairage d’Aude Corvaisier-Riche, déléguée épiscopale à la pastorale de la santé.

Instituée par Jean-Paul II en 1992, la Journée mondiale des malades est célébrée le 11 février, le jour anniversaire des apparitions de Marie à Lourdes, lieu de guérison des âmes et des coeurs. En France, cet événement se vit en paroisse lors du Dimanche de la Santé, généralement le dimanche le plus proche du 11 février. C’est l’occasion pour les communautés chrétiennes de consacrer leur attention aux personnes malades ou souffrantes. C’est en même temps, rappelle le pape François dans le message qu’il adresse pour la Journée 2017, une invitation pour « qui se prodigue en leur faveur, à commencer par les proches, les personnels de santé et les volontaires, à rendre grâce pour la vocation reçue du Seigneur d’accompagner les frères malades ».

Service de l’Évangile auprès des malades et équipes d’aumônerie d’hôpital

La mission de la pastorale de la santé est d’offrir une présence évangélique auprès des personnes malades, âgées, handicapées qui le désirent. Elle accompagne également les professionnels de la santé et du social. Cette mission s’appuie sur le Service de l’Evangile auprès des malades (Sem), constitué de bénévoles, envoyés par la communauté paroissiale, qui visitent à domicile ou dans les maisons de retraite les personnes malades, handicapées ou âgées (lire l’encadré sur le Sem de Villefranche-sur-Saône).

Elle s’appuie aussi sur les équipes d’aumônerie d’hôpital (lire les témoignages d’Ombeline et Pierrette).  Les aumôniers accompagnent les besoins spirituels et religieux des personnes hospitalisées et de leurs proches. Ils se rendent aussi disponibles aux personnels soignants. Bénévoles, salariés ou prêtres, ils sont envoyés en mission par l’Eglise et agréés par l’hôpital..

Le passage de la prédication de Jésus à la synagogue de Nazareth est un des textes qui aide à comprendre la dimension évangélique de la pastorale de la santé. Après avoir fait la lecture du passage du livre d’Isaïe où il est écrit : «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la

Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière…»,  Jésus dit : «Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.» «Notre mission est une annonce en actes du Royaume de Dieu,  explique Aude Corvaisier-Riche, déléguée épiscopale à la pastorale de la santé. Par la visite, nous faisons vivre aux personnes malades, qui se sentent parfois oubliées des hommes et de Dieu, qu’elles existent vraiment, qu’elles ont du prix aux yeux de Dieu.»

La visite des malades est au coeur de l’engagement des bénévoles du SEM ou des équipes d’aumônerie d’hôpital. Elle constitue même un des sacrements du malade, avec la communion et  l’onction. Lorsqu’on est malade ou handicapé par l’âge ou par une déficience physique, on se retrouve comme exclu de la communauté des bien-portants. La visite de membres de la communauté chrétienne rétablit ce lien. «L’important, c’est d’être là, d’être présent à la personne visitée,  assure Aude Corvisier-Riche. Par notre présence et par nos gestes, plus que par nos paroles, nous faisons en sorte qu’une rencontre se fasse.»  A travers cette rencontre, la personne visitée n’est plus assignée à son statut de malade. «Elle n’est plus à part, mais redevient un sujet à part entière.»  Dans son message, le Pape demande «la grâce de savoir nous mettre toujours en relation avec le malade comme avec une personne qui, certainement, a besoin d’aide, parfois aussi pour les choses les plus élémentaires, mais qui porte en elle un don personnel à partager avec les autres» . Les formations dispensées par le Service de la pastorale de la santé soulignent l’importance de l’écoute, de recevoir ce que disent les personnes visitées et de les aider à mettre du sens sur ce qu’elles vivent. Par un merci à la fin de la visite et par la confiance accordée, la personne malade se sent de nouveau capable de transmettre, d’exister.

La visite au malade : un lieu de croissance humaine et spirituelle unique

Si ces visites sont souvent une source d’action de grâce, il arrive aussi qu’elles soient humainement difficiles à vivre. Par exemple, quand la souffrance ou le désespoir sont trop profonds. Le visiteur peut alors se sentir désemparé, impuissant. «Dans ces moments, on se retrouve au pied de la Croix, confie Aude. On ne peut rien faire sinon être là, en silence, s’en remettre à Dieu et lui demander de réconforter lui-même la personne.» Pour celles et ceux qui visitent les malades, cette confrontation à la souffrance et à la mort est éprouvante, voire déstabilisante. C’est pourquoi la vie d’équipe (SEM ou aumônerie d’hôpital) avec des temps d’échange et de relecture, ainsi que les formations pour faire face à ces situations sont essentielles. «La visite des malades est un lieu de croissance humaine et spirituelle unique, assure Aude. Il nous pousse à découvrir dans nos fragilités une source d’amour.»

Le domaine de la santé est enfin, comme celui de la solidarité, un lieu où l’oecuménisme se vit de manière concrète. Dans les couloirs de l’hôpital, les liens se resserrent. Dans les hôpitaux du diocèse, les équipes d’aumônerie sont à la fois catholiques et protestantes. Elles bénéficient d’une formation initiale commune. Et les célébrations sont vécues ensemble.

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