L’association Les madones de Lyon fait vivre la tradition mariale de la ville. Elle propose aux propriétaires et régies de réinstaller des statues de la Vierge dans les nombreuses niches, vides le plus souvent, des façades d’immeubles.
L’association a dénombré à ce jour plus de 200 niches. Certaines accueillent déjà une statue. Les autres attendent qu’une madone soit réinstallée ! « Il s’agit de protéger ce patrimoine et d’aider les propriétaires à le valoriser en organisant notamment des visites guidées », explique Stéphanie Perrin, salariée de l’association.
Dernière installation en date : 10 place Benoît Crépu, au cœur du Vieux-Lyon. Chaque réinstallation d’une statue de Marie dans une niche est une petite victoire patrimoniale ! En effet, il faut au préalable prendre contact avec les syndics pour les inciter à mettre ce sujet à l’ordre du jour de leurs assemblées. « Nous avons aussi mis en place une excellente collaboration avec les services municipaux, qui nous avertissent lorsqu’un ravalement de façade est programmé. Nous pouvons alors entrer en contact suffisamment tôt avec les propriétaires pour présenter notre initiative », détaille le président de l’association, Étienne Piquet-Gauthier, qui se réjouit de l’accueil généralement favorable des propriétaires.
Il faut préciser que l’association finance une partie des frais. Elle propose aussi à la vente deux modèles réduits en pierre reconstituée de la statue de Marie, qui surplombe notre ville à Fourvière.
En acceptant de placer leur immeuble sous la protection de la Marie, les propriétaires reconnaissent implicitement qu’ils ne se suffisent pas à eux-mêmes pour maîtriser tous les aléas de la vie. Marie ouvre ainsi une première brèche dans leurs cœurs, par laquelle le Christ peut entrer. Ce premier niveau de dévotion, aussi ténu soit-il au commencement, correspond bien à un premier abandon de la volonté, face à la toute-puissance de Dieu en amour.
L’association se tourne résolument vers l’avenir en promouvant des créations contemporaines. « Nous proposons aussi des sculptures contemporaines, qui s’intègreront plus harmonieusement dans des constructions modernes, à commencer par les projets immobiliers diocésains, explique Stéphanie Perrin. Nous lançons d’ailleurs un appel à artistes pour les sculpteurs, et au terme d’une première sélection sur la base d’esquisses, nous financerons la réalisation de madones pour les lauréats ».
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Légende photo : Devant les modèles de statues, Stéphanie Perrin présente l’ouvrage réalisé en 2008 par Catherine de Rivaz et Laurence Benoît, guides conférencières à l’office de Tourisme. En vente à la boutique de la cathédrale et en librairies.